mercredi , 24 avril 2024
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La fin de la crise politique et les opérations militaires de pacification ont remis sur le tapis le débat sur l'origine ethnique à Madagascar.

Le débat sur l’origine ethnique remis sur le tapis

L’arrestation de nombreux originaires des régions côtières de Madagascar a réveillé le vieux démon du tribalisme chez une frange de la classe politique malgache. Si la question a été, pour la première fois, évoquée par l’aile dite » modérée » du parti AREMA, le parti de l’ancien président, Didier Ratsiraka, elle est actuellement reprise par une partie de la plus ancienne génération, encore en activité, de la classe politique.

Parmi les hommes politiques qui ont évoqué la question dans le contexte actuel de l’après-crise: les proches de l’ancien président Albert Zafy. Ce dernier, depuis la période électorale, a pris une certaine distance vis-à-vis de Ravalomanana. A tel point que le parti fondé par l’ancien chef d’Etat, l’UNDD, est aujourd’hui au bord de la scission. Certains affichant une volonté nette de collaborer avec le nouveau pouvoir, tandis que d’autres souhaiteraient figurer dans l’opposition.

La plupart des individus arrêtés et détenus dans le cadre de la crise politique malgache sont originaires des régions côtières. Et très peu de Merina, le groupe ethnique de Ravalomanana, semblent impliqués dans l’affaire. C’est, depuis plusieurs semaines, le leitmotiv des quelques anti-Ravalomanana qui occupent le terrain médiatique à la suite des opérations militaires de pacification.

Sans vouloir polémiquer – le tribalisme étant le principal outil utilisé par les anciens colonialistes pour diviser les Malgaches – l’entourage du président de la République, Marc Ravalomanana, répond à ses détracteurs. « C’est dans les régions côtières que la sécession et le terrorisme avaient lieu, c’est normal si c’est là bas que les arrestations ont lieu » a affirmé mardi soir, sur une station de radio privée, Marson Evariste, proche collaborateur de Ravalomanana. Sans oublier de préciser qu’il est lui même un « côtier ».

Les autorités judiciaires, elles, à aucun moment, n’ont évoqué les questions liées à l’origine ethnique des inculpés dans le cadre de la crise malgache. Elles promettent une Justice équitable, ainsi que l’accélération des procédures pour mettre fin aux polémiques.