mercredi , 24 avril 2024
enfrit
Les indiscrétions sur le fameux plan B de la HAT ont corroboré les déclarations d’intention de Andry Rajoelina. Des indications sur les dates clés de la transition volontairement unilatérale ont été révélées. La nouvelle priorité de l’autorité de fait est de gagner la reconnaissance… nationale. Cela passe avant tout par un référendum constitutionnel prévu au mois d’août 2010.

Le faux plan B de la HAT : haro sur un référendum constitutionnel

Officiellement, pour justifier sa feuille de route, le plan B qui n’attendait que l’échec programmé du plan A, la HAT fait par de ses contraintes, à savoir « la nécessité impérieuse de mettre fin dans les meilleurs délais à la crise politique », et de ses convictions qui veulent que « la seule voie de sortie de crise reste l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles ». L’enjeu est donc de garantir la neutralité du processus électoral pour qu’un jour, la nouvelle autorité en place puisse bénéficier de la reconnaissance internationale.

Une Constitution à enjeu

Au départ, la HAT a fait valider par un atelier du consensus élargi de la mouvance Rajoelina l’organisation dans un bref délai d’une élection législative. Le calcul politique derrière la mise en place d’une assemblée constituante a été tellement décriée que l’autorité de fait accepte de passer par le redouté test du référendum. L’enjeu de cette consultation pour faire valider la Constitution de la 4ème République n’est pas encore déterminé. Il dépend en fait de la candidature de Andry Rajoelina à l’élection présidentielle ou non.

Le jeune chef de l’autorité de fait a peut-être pris le pouvoir un peu tôt. Il a besoin de tailler la constitution à sa mesure pour y rester. C’est pourtant ce qu’a dénoncé depuis le début l’opinion de la communauté internationale. L’abaissement de l’âge requis pour être candidat à la présidentielle à 30 ou 35 ans ne serait plus nécessaire si Andry Rajoelina renonce à se présenter. Dans cette feuille de route Plan B, il peut écarter les principaux adversaires tout en se contentant d’arbitrer la course et se préserver pour l’avenir dans un contexte plus favorable.

Processus « constitutionnel » compliqué

Les conférences régionales n’ont pas permis de trancher de manière très claire que le peuple veut rédiger une constitution en faveur de Andry Rajoelina. Le processus est réinitialisé par la mise en place, dès le 07 mai 2010 d’un Comité constitutionnel consultatif. Ce dernier n’aura que dix jours pour collecter les propositions de textes. La conférence nationale programmée du 27 au 29 mai 2010 se penchera sur la question. La HAT assure ses arrières en faisant valider le projet de texte par un long processus qui va durer du 30 mai au 21 juin.

Ce processus de validation du projet de Constitution n’a pas le droit à l’échec. Le temps est compté pour la HAT qui veut en finir avec une transition de crise. La convocation des électeurs est annoncée pour le 11 mai, alors que le Comité constitutionnel consultatif ne fait que commencer ses travaux. Ainsi, la date du référendum constitutionnel est prévue pour le 11 août 2010. C’est la première consultation populaire organisée de manière unilatérale par la HAT. Elle devra permettre d’asseoir une vraie fondation juridique à de qui reste de l’Etat.

Le référendum pourra répondre à la vraie question : « voulez-vous que Andry Rajoelina se présente aux élections présidentielles ». Rien n’est encore acquis. Le président de la HAT n’a toujours pas fait connaître ses réelles intentions ou ambitions. Sa feuille de route a sûrement plus de chance de passer, non sans mal, s’il se contente d’arbitrer les débats. Quoiqu’il en soit, le référendum souffrira toujours de n’avoir comme base légale que la Constitution personnelle de Andry Rajoelina qui a réorganisé à sa guise la transition et cette feuille de route qui serait acceptée par la mouvance Rajoelina et la France.