jeudi , 28 mars 2024
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Dans le contexte actuel, le président déchu de Madagascar n’a plus beaucoup de choix. S’il veut asseoir de nouveau son autorité, il devra prendre le risque de retourner au pays, tout en cherchant les moyens d’assurer sa sécurité et de remobiliser ses partisans civils et militaires.

Le scénario hondurien : Un choix difficile pour Marc Ravalomanana

Il y a peu de chance que le scénario de sortie de crise esquissé par les accords de Maputo et d’Addis-Abeba puisse aboutir. Le président de la Haute Autorité de la Transition, Andry Rajoelina, a fait son choix : celui de l’unilatéralisme. Et Marc Ravalomanana doit trouver sa voie.

Malgré l’insistance des membres des trois mouvances politiques signataires des accords de Maputo, en effet, la situation se trouve dans l’impasse. Le processus de Maputo n’a plus aucune chance d’aboutir. Cela devrait conduire le président évincé, à la moitié de son deuxième mandat, à réfléchir sur sa nouvelle démarche.

Aujourd’hui, le scepticisme gagne du terrain. Les partisans de Marc Ravalomanana ne croient plus trop en une transition «consensuelle ». Et trouvent que les gesticulations actuelles des trois mouvances ne peuvent qu’être vouées à l’échec. Car la Haute Autorité de la Transition n’hésite pas à se donner tous les moyens pour leur barrer la route.

A cet effet, Marc Ravalomanana n’a plus beaucoup de choix. S’il compte retourner au pouvoir, il devra s’armer de beaucoup de courage. Ses partisans ne souhaitent plus que son retour au pays pour réorganiser sa contre-offensive.

Le président hondurien Manuel Zelaya a pris le risque de retourner dans son pays. Il n’avait pourtant plus le moindre soutien dans l’armée. Ce qui n’est pas le cas pour Marc Ravalomanana. Le président malgache bénéficie toujours de la sympathie d’une frange importante de l’armée. Tout est question d’organisation toutefois, puisque le commandement est ostensiblement toujours maîtrisé par Andry Rajoelina.

Beaucoup de ses partisans en sont convaincus : si Marc Ravalomanana parvient à remobiliser les militaires qui lui sont restés fidèles, la HAT sera contrainte à revoir sa copie. Les autorités de fait auront le choix entre quitter le pouvoir ou retourner à la table des négociations.

Une protection diplomatique, toujours à l’image de celle dont a bénéficié Zelaya, ne garantira en aucun cas un retour au pouvoir pour Marc Ravalomanana. Ce ne sera donc pas la meilleure voie pour lui.

Le choix est sans doute difficile pour le président déchu. Mais tôt ou tard il devra décider. En attendant, Andry Rajoelina et son équipe font la pluie et le beau temps dans la Grande Ile. Sans initiative osée de la part de leurs adversaires, rien ne les empêchera de finir seuls la Transition qui sera loin d’être « inclusive » et « consensuelle ». Les dirigeants actuels reconnaissent pourtant, en coulisse, la fragilité de leurs autorités. Mais ils savent que tant que le vent ne soufflera pas assez fort, l’arbre ne tombera jamais.