vendredi , 29 mars 2024
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Les ingrédients d’une nouvelle crise politique réunis
Les députés de l'opposition en colère

Les ingrédients d’une nouvelle crise politique réunis

C’est à l’Assemblée nationale que le début d’un nouveau bras de fer politique venait d’être lancé. Les députés proches du régime HVM viennent d’adopter, avec une courte majorité, les projets de loi qui vont régir les prochaines élections à Madagascar, dans une ambiance plus que cacophonique.

La séance plénière de la Chambre basse a été émaillée de scènes de bousculades, de cris de colère, d’arrachage de micro et de brandissement de banderoles, ayant nécessité le recours aux forces de sécurité de l’Assemblée nationale. Les gendarmes et les militaires étaient intervenus dans les travées de l’Assemblée pour calmer l’ardeur des députés de l’opposition. Ces derniers ont montré du doigt les « actes de corruption » qui ont permis au parti au pouvoir de convaincre une poignée de députés pour avoir la majorité pour l’adoption des projets de loi organique sur les élections.

En pleine séance, les députés de l’opposition ont sorti des banderoles avec l’inscription « stop corruption » après avoir été mis au courant d’un « conclave » des élus proches de l’Exécutif dans un grand hôtel de la périphérie de la capitale et auquel des membres du gouvernement ont assisté. Une doléance a été ainsi déposée par les députés de l’opposition auprès du Bureau indépendant anticorruption.

Les élus de l’opposition étaient solidaires pour amender les projets de loi, durant deux sessions parlementaires extraordinaires précédentes, en raison de certaines dispositions qui visent à exclure de la prochaine élection présidentielle deux leaders de l’opposition : l’ancien président Marc Ravalomanana et l’ancien chef de la Transition, Andry Rajoelina.

Il revient maintenant au Sénat, largement dominé par le parti au pouvoir, de se pencher sur les projets de loi organiques, avant le contrôle de constitutionnalité attendu de la Haute Cour Constitutionnelle. En tous cas, l’ambiance a été déjà celle d’un début de crise politique, le mardi 3 avril, à l’Assemblée Nationale. Et comme par hasard, un nouveau Commandant en chef de la gendarmerie a été nommé le 4 avril.

Sur les chaînes de télévision de la capitale, le 3 avril, un député proche du HVM a demandé aux opposants de fournir les preuves d’une « corruption » à l’Assemblée Nationale, menaçant de porter plainte pour « diffamation ». Et le soir même, une vidéo de quelques députés discutant de somme d’argent à l’issue d’un vote a circulé sur les réseaux sociaux.