mercredi , 24 avril 2024
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Mairies : Les grands partis s’accusent de déstabilisation

La situation se complique au niveau de trois mairies de grandes villes du pays. A Antananarivo, à Majunga et à Toamasina, les maires récemment élus font l’objet d’une contestation de la part de différents groupes de personnes.

Dans la capitale, le maire Lalao Ravalomanana est la cible de la contestation d’une frange des marchands ambulants qui ont été chassés des rues et des trottoirs du centre d’Antananarivo. A un certain temps, ces vendeurs à la sauvette se sont regroupés et sont descendus dans la rue afin de réclamer le départ de Lalao Ravalomanana. Les collaborateurs du maire ont dénoncé, dans les coulisses, des sympathisants de l’ancien régime de Transition derrière cette manipulation. « Seulement 20% de ces individus qui descendent dans la rue sont des marchands ambulants, le reste est composé de mercenaires et de profiteurs », a affirmé un proche du maire.

A Toamasina, c’est le phénomène inverse qui a été constaté. Des grévistes ont réclamé depuis des mois des arriérés de salaires. Le maire issu du parti de l’ancien chef de la Transition, Andry Rajoelina, le MAPAR, a été malmené depuis plusieurs semaines par les manifestants qui bloquent souvent l’accès à la mairie. Le maire Elysé Ratsiraka a récemment pointé du doigt des sympathisants du TIM, le parti de l’ancien président Marc Ravalomanana mais l’instance dirigeante du parti a très vite nié son implication dans le mouvement de grève. Le bras de fer continue actuellement.

En outre, à Majunga le maire nouvellement élu devait être investi solennellement le samedi 13 février mais la cérémonie a été reportée en raison également d’une manifestation de quelques marchands jugés illicites par la mairie. Une manifestation est également régulièrement organisée par les contestataires. Le maire Mokhtar Andriatomanga, issu du MAPAR, ne souhaite pas dénoncer des manipulateurs, mais certains de ses proches n’hésitent pas à montrer du doigt le parti au pouvoir, le HVM, derrière la contestation.

Malgré les accusations mutuelles, les maires élus au niveau de ces trois grandes villes de Madagascar préfèrent jouer la prudence. Ils savent qu’en cas d’anomalie, les autorités pourraient décider à un moment de les remplacer par des présidents de délégation spéciale qui vont administrer provisoirement les villes. Raison pour laquelle, ils préconisent plutôt le dialogue malgré la fermeté de leur décision.