mardi , 23 avril 2024
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Marc Ravalomanana devra-t-il se contenter de sa liberté de circuler ?

L’ancien président malgache est en visite privée à l’île de La Réunion depuis le 26 août. Il compte un grand nombre de partisans sur place. Le soutien apporté par la diaspora malgache locale et des groupes de Réunionnais depuis le coup d’Etat de 2009 l’atteste. Marc Ravalomanana en est à sa première sortie du territoire malgache depuis son retour chaotique au pays en octobre 2014, après plus de cinq ans d’exil politique en Afrique du Sud.

Au cours des derniers mois, l’ancien exilé a beaucoup circulé à travers la Grande Ile. Ses déplacements s’inscrivaient dans le cadre de la campagne électorale pour son parti, le TIM, à l’occasion des élections communales du 31 juillet. Mais au cours des derniers jours, les déplacements de l’ancien président avaient plutôt l’allure de simple villégiature.

La liberté de circulation est acquise pour l’ex-président, qui a été durant des mois placé en résidence surveillée par les autorités, dès son retour d’exil. Toutefois, tous ses desiderata vis-à-vis de l’équipe dirigeante actuelle n’ont eu aucun écho. Toutes les entreprises fondées par Ravalomanana sont restées fermées. Le groupe agroalimentaire Tiko n’a pas été autorisé à rouvrir, tandis que la licence du groupe audiovisuel MBS a été suspendue par le ministère de la Communication. Jusqu’à présent, aucune indemnisation n’est prévue à la suite des saccages de 2009.

En outre, aucune loi d’amnistie n’est prévue pour l’ancien président et les autres acteurs politiques des récentes crises dans le pays. Sans amnistie, Marc Ravalomanana ne pourra toutefois envisager de se présenter aux prochaines élections présidentielles dans le pays. En définitive, outre la liberté de circuler, l’ancien président n’a rien obtenu du régime Hery Rajaonarimampianina. Et ses sympathisants commencent à hausser le ton.

R.J