vendredi , 19 avril 2024
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La mouvance Rajoelina a été en émoi durant la journée du mercredi 28 avril 2010 en attendant que le président évincé se plie enfin à la feuille de route « franco-Rajoelina ». Le président de la HAT a nourri l’espoir de faire le déplacement en Afrique du sud juste pour la formalité. Marc Ravalomanana nie être le facteur de blocage et ne parle que de préalables tout à fait légitimes.

Marc Ravalomanana : la garantie d’une élection démocratique comme seule préalable

A Pretoria où les quatre mouvances politiques malgaches sont réunies pour une autre dernière rencontre pour la sortie de crise, la tension est palpable avec la crainte d’un nouvel échec. Finalement, il restait bien plus que le fait d’apposer une signature sur un protocole d’accord qui s’avère être… unilatéral. Les deux principaux protagonistes se renvoient la responsabilité de l’échec de la première journée.
Vendredi, par un communiqué, le président évincé Marc Ravalomanana a répondu aux déclarations à la presse faite la veille par le chef de l’autorité de fait de Madagascar. « Le peuple -malgache- ne peut pas admettre un nouvel échec et je ne tiens pas à en être responsable », a-t-il déclaré.

Pour Marc Ravalomanana, il s’agit bien de continuer les « pourparlers » pour trouver une solution politique à la crise. Il réfute ainsi la thèse d’un accord préétabli et qui n’avait plus besoin que les signatures du président évincé et de celui qui lui a pris le pouvoir dans un premier temps, puis celles des deux anciens présidents et chefs de file de mouvance.

Andry Rajoelina a évoqué un facteur de blocage : « Il y a des exigences que je ne peux pas accepter de la part de l’ancien président », a-t-il affirmé. Marc Ravalomanana a rétorqué, de manière plus subtile, disant qu’il entame la journée de jeudi « sans autres conditions préalables que celles qui garantissent des élections libres, transparentes et fiables ».

Andry Rajoelina refuse d’accorder ces conditions propices à une élection démocratique « exigées » par le président Ravalomanana. La marge de manœuvre est très serrée pour la HAT qui est obligée de composer avec le président évincé pour être reconnue sur le plan international. La difficulté est de convaincre Ravalomanana de donner la bénédiction à l’autorité qui l’a renversée sans rien en retour. Permettre le retour au pays du président en exil avant les élections est une défaite annoncée pour la mouvance Rajoelina. Cette dernière s’est empressée de démentir que Marc Ravalomanana puisse rejoindre Antananarivo dès la fin de la semaine.

Le refus de Andry Rajoelina d’avoir un tête-à-tête avec Marc Ravalomanana a dressé une barrière entre les deux parties campées sur leur position respective. Le président de la HAT estime que l’ouverture de son gouvernement, conduit par le général Camille Vital, et l’organisation d’une élection législative dans trois mois sont des gages suffisants. Sa feuille de route reste floue, en particulier sur la mise en place d’une assemblée nationale ou d’une assemblée constituante.

Pour la mouvance Ravalomanana, l’esprit de la charte de Maputo sur le partage du pouvoir doit être respecté. De concert avec les mouvances Zafy et Ratsiraka, elle réclame la réconciliation nationale et une loi d’amnistie. Sur ce dernier point, Andry Rajoelina a déclaré que ce sera les députés qui vont trancher. Est-ce que cela va convaincre les trois autres mouvances à épouser la feuille de route de la HAT et participer sans conditions aux élections, rien n’est moins sûr.