jeudi , 25 avril 2024
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Malgré la tergiversation des acteurs politiques en particulier d’un régime non élu qui s’accroche au pouvoir, les médiateurs de la SADC et de l’UA, le Groupe international de Contact et la grande famille de la communauté internationale ont vraisemblablement réussi leur pari, celui d’écarter les candidats « indésirables » et d’éviter que la crise malgache ne vienne à marquer une sixième année.

Mission accomplie pour la nouvelle CES, la CENIT relance le processus électoral

Le processus électoral malgache reprend enfin ses droits. La CENIT a officialisé les dates des élections pour l’année 2013, soit le 25 octobre pour le premier tour de l’élection présidentielle, le 20 décembre pour le second tour cumulé avec les élections législatives. Ces dates sont encore plus avancées dans la saison des pluies qui, selon une estimation qui n’est jamais sure à 100%, commence le 1er décembre.

Le code électoral préconise l’organisation des élections en saison sèche, considérant les difficultés en matière de communication, de déplacement et aussi les possibles catastrophes naturelles. L’exception du cas de force majeure est aussi prévue dans son article 36. La Commission électorale nationale indépendante de la transition a demandé à la Haute Cour Constitutionnelle d’en faire le constat.

« Le cas de force majeure se caractérise par son extériorité par rapport aux autorités électorales, son imprévisibilité dans sa survenance, son irrésistibilité dans ses effets rendant impossible la réalisation du calendrier électoral initial », explique la HCC. Les faits évoqués pour justifier la décision a été le décret du report des élections, la recomposition de la CES qui est une chambre de la HCC et juridiction compétente pour prononcer le cas de force majeur, les nouvelles dispositions légales, le retrait de candidatures, la publication d’une nouvelle liste de candidats.

La date du 1er tour ne pose pas un problème. Il n’était pas question d’attendre le 1er mai 2014 pour organiser le second tour. Or, la publication des résultats officiels du premier scrutin national va probablement prendre 3 semaines, les collectes et vérifications des résultats issus des bureaux de vote dans les communes éloignées et enclavées prenant beaucoup de temps. La loi prévoit encore 30 jours entre l’annonce des résultats du 1er tour et la date du 2nd tour. La CES en conclut que le scrutin qui sera cumulé avec celui des législatives sera, à cause des impératifs légaux, tenu au-delà du 30 novembre.

Mission remplie donc pour la nouvelle CES aux yeux des partenaires internationaux de Madagascar dans le processus électoral. Les recommandations du GIC-M et notamment des médiateurs de la SADC et de l’UA ont été satisfaites. Joaquim Chissano a salué le rôle joué par Andry Rajioelina dans l’adoption des ordonnances pour changer les lois dans un but ouvertement politique, cela même si le président de la transition a refusé de retirer sa candidature, préférant une éviction par la CES.

Le médiateur Joaquim Chissano espère que Madagascar connaisse la stabilité et la réconciliation nationale à un moment où le pays marche vers les élections. « La parole est au peuple malgache à travers les urnes », a-t-il déclaré. Désormais, les mouvances politiques ne sont plus incontournables dans une résolution de crise basée sur le processus électoral.