samedi , 20 avril 2024
enfrit
Il n’y a pas pour le moment de date limite fixée pour la campagne à l’élection des membres de l’ordre des journalistes. Alors que les politiques semblent se méprendre sur les véritables enjeux de l’élection, chaque candidat potentiel a, d’une façon ou d’une autre, entamé la campagne électorale pour convaincre leur pairs.

Ordre des journalistes : Un enjeu politique sur-estimé

Par réunion interposée, ou par simples coups de téléphone, les candidats éventuels à l’élection de l’Ordre des journalistes de Madagascar ont déjà procédé à la conquête des voix. Quatre candidatures sont annoncées jusqu’à présent pour le poste de président de l’ordre des journalistes de Madagascar, une élection à l’issue incertaine.

Le président en exercice Rufin Rakotomaharo, journaliste de la Radio nationale malgache, est candidat à sa propre succession. James Ramarosaona, lui-même ancien président de l’Ordre des journalistes, est également candidat. Il est l’un des fondateurs du quotidien La Gazette de la Grande Ile. La gent féminine ne voulait pas être en reste. Volana Rasoanirainy de Madagascar Tribune est probablement candidate mais préfère rester dans la discrétion. Patrick Andriamahefa du journal Ao Raha, appartenant au groupe L’Express de Madagascar, a été par ailleurs le dernier à faire savoir son intention de briguer le poste de président de l’Ordre des journalistes.

L’élection était initialement prévue le 2 février. Le report a été inévitable étant donné qu’un certain nombre de journalistes ont formulé des nouvelles propositions pour modifier les modalités de l’élection. Ce qui nécessite l’adoption d’un nouveau décret sur l’Ordre des journalistes de Madagascar.

L’engouement est tel que l’on peut se demander sur le véritable enjeu de l’élection des membres du conseil de l’ordre des journalistes. En 2004, l’élection était même source de polémiques. Les deux candidats en lice au deuxième tour, Rufin Rakotomaharo et Rolly Mercia de La Gazette de la Grande Ile ont mené une campagne très offensive pour convaincre leurs confrères. La réalité est que les partis politiques de l’opposition, tout comme l’équipe au pouvoir, souhaitent l’élection à la présidence de l’ordre d’un journaliste proches d’eux. Et donc plus facilement influençable. Dans les deux camps, la véritable erreur d’appréciation est relative à la conviction que le président de l’ordre peut influer sur ses pairs. Toutefois, l’élection du président de l’ordre n’a pas d’enjeu politique majeur. Depuis 2004, à titre d’exemple, l’élection d’un journaliste proche du pouvoir à la présidence de l’ordre des journalistes n’a en rien empêché les publications indépendantes de tirer à boulets rouges sur l’équipe au pouvoir. Et inversement, l’élection d’un journaliste proche de l’opposition ne changera en rien la ligne éditoriale d’une publication proche du pouvoir. Mais les politiques semblent l’ignorer.