samedi , 20 avril 2024
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La mouvance Rajoelina et ses alliés veulent plus de pouvoir à travers une nouvelle proposition de charte de transition. Ce qui est nouveau c’est l’implication surprise de la médiature de la République, une instance que le TGV avait oublié de supprimer ou de suspendre.

Panorama : une charte faussement inclusive et loin d’être consensuelle

Le texte vise à appâter la communauté internationale à enfin reconnaître le changement anticonstitutionnel de gouvernement à Madagascar. Ainsi, la mouvance Rajoelina et ses alliés politiques issus d’autres « sous-mouvances » ont essayé de reprendre les grandes lignes de la proposition de charte du Groupe international de contact (GIC).

Il s’agit alors pour le TGV et la HAT de donner une apparence inclusive et consensuelle à la transition, valider et asseoir de manière définitive leur prise de pouvoir de mars dernier. Il leur resterait alors 18 mois pour gouverner sans le mandat du peuple.

En somme, voici ce que la mouvance Rajoelina, ses alliés inclus et avec le consentement de ces derniers ont décidé : Andry Rajoelina est maintenu à la tête de sa Haute autorité de l’Etat et devient par l’occasion un super chef d’Etat qui a deux fois plus de pouvoir qu’un président élu. Il aurait en effet l’immense privilège de désigner la majorité des « parlementaires » de la transition qui seront membres du congrès.

Andry Rajoelina peut toujours s’appuyer sur les seconds couteaux affûtés à la lutte politique et qu’il a récompensé de leur participation à la prise du pouvoir en les nommant membres de la HAT. Cette institution « bâtarde » à défaut d’être née d’une convention politique ne sera plus mais ses membres intègreraient d’office le « Conseil de la transition ».

La fausse convention de Panorama feint de remettre en jeu le gouvernement de transition, en se pliant au bon vouloir du super président. Elle recommande en effet le maintient du premier ministre Monja roindefo et des actuels membres de son gouvernement même si leur révocation n’est pas impossible. La HAT insiste sur sa lecture du mot inclusive en réservant six portefeuilles ministériels indésirables aux trois mouvances Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy.

La participation des représentants de deux groupements d’opérateurs économiques aux côtés des partis politiques proches de la mouvance Rajoelina suffirait-elle pour justifier la mise en place d’un Conseil national économique et social. Ce sera une institution hybride et étrange car les 60% de membres seront issus du secteur privé et les 40% sont des acteurs socioculturels. En tout cas, elle est davantage à vocation politique que de nature à être un organe de réflexion ou une force de proposition pour la relance d’une économie lourdement sanctionnée par l’enlisement de la crise.

Malgré l’absence de sa mouvance au Panorama, un lieu qu’il connaît très bien, Albert Zafy est toujours sollicité par la mouvance Andry Rajoelina. Cette dernière tente d’impliquer le professeur dans sa stratégie en lui confiant la direction du un Conseil national pour la réconciliation. Une offre que l’ancien président a logiquement refusée même s’il a déjà été depuis plusieurs années à la tête d’un mouvement politique pour la réconciliation. Les TGV proposent une approche par province pour réconcilier les malgaches afin de convaincre Albert Zafy.

La charte de la HAT discutée avec ses alliés au Panorama maintient le controversé Conseil militaire de Défense nationale. Cet organe a été mis en place pour la haute stratégie mais surtout afin de sauver les apparences. Il a permis de donner à des généraux de l’armée des fonctions honorifiques puisque les deux colonels, anciens mutins ayant participé à la prise du pouvoir, sont toujours à la tête du ministère de la Défense nationale et de l’Etat-Major de l’Armée. Enfin, la HAT veut que la HCC devienne une instance de la transition sous sa forme et composition actuelle.