mercredi , 24 avril 2024
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Cette année, la journée de la liberté mondiale de la presse est célébrée d'une manière séparée et indépendante à trois reprises, et à trois endroits différents de la capitale.

Plus de 140 ans de presse: A chacun sa liberté

C’est un autre signe de liberté, sans doute. Comme chaque année, le 3 mai est célébré à Madagascar d’une manière ou d’une autre. Pour 2008, trois différentes manifestations ont été programmées. Les journalistes malgaches étaient libres d’y participer ou, tout simplement, de les ignorer.

La première manifestation a été organisée par le comité des Droits de l’homme de l’ambassade des Etats-Unis à Madagascar le 31 avril. Le comité avait invité deux journalistes de renom pour discuter et partager leur expérience respective en matière de liberté de la presse. Il s’agissait de Stéphane Jacob, Directeur de la Rédaction du quotidien Midi Madagasikara et de Seva Mboiny Simon, Directeur Général de la Radio et de la télévision nationales. Les deux journalistes admettent la réalité d’une liberté de la presse que certains qualifient même, d’une manière générale, d’exemplaire à Madagascar malgré les limites, mais estiment que cette liberté devrait être inséparable de la notion de responsabilité.

Pour leur part, le club des journalistes doyens et le comité du 140e anniversaire de la presse malgache ont organisé une rencontre suivie de débat le 3 mai. Ce fut l’unique événement organisé durant la journée. Le président de l’Ordre des journalistes de Madagascar, Rufin Rakotomaharo, était présent à la rencontre. Un prétendant à ce poste était également au rendez-vous: James Ramarosaona, lui-même déjà ancien président de l’ordre. Cette rencontre a débouché sur une déclaration commune, sollicitant le ministère de tutelle de procéder au plus vite à l’organisation de l’élection visant à renouveler les membres du conseil de l’ordre des journalistes et à finaliser la rédaction du projet de code de la communication, en gestation depuis dix ans.

Le système des Nations Unies, en collaboration avec le ministère de la Communication, ne voulait pas non plus laisser passer inaperçu le 3 mai, bien que quelque peu tardivement. Une rencontre est également programmée le 9 mai, toujours dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la presse.

Trois manifestations différentes sont ainsi organisées pour le même motif et d’une manière séparée. Les journalistes malgaches, au nombre de 900 environ aujourd’hui, préfèrent a priori d’ailleurs vivre cette liberté de la presse que la célébrer autour d’une table.

Depuis la suppression de la censure en 1989, plus précisément le 19 février, sous la pression des partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Grande Ile, et plus encore depuis la libéralisation des ondes en 1992, les journalistes malgaches, on peut l’affirmer, jouissent d’une marge de manoeuvre beaucoup plus importante, à l’exception des stations audiovisuelles d’Etat qui, de part leur nature, ont un régime spécifique.