jeudi , 25 avril 2024
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Rendez-vous est enfin pris pour une élection présidentielle à Madagascar, après déjà deux reports en 2013. Les dates du 25 octobre et du 20 décembre pour l’éventuel second tour fixées par la CENIT ne sont pas tout à fait en accord avec la loi mais le principe du cas de force majeure constaté par la Cour électorale Spéciale l’autorise. Le processus électoral reprend dans une course contre la montre.

Présidentielle en 2013, le 25 octobre avec 33 candidats

Les recours déposés par certains candidats évincés n’y auront rien changé, ils seront bien 33 à être en lice pour la première élection présidentielle de la 4ème république, deux ans après l’officialisation de celle-ci par la Constitution Andry Rajoelina. L’auteur du coup d’Etat en 2009 ne sera pas toutefois de la partie non sans avoir essayé tous les moyens prétendus légaux pour rester au pouvoir.

La nouvelle CES a disqualifié les 3 candidats mis en cause par la communauté internationale qui avait estimé que leur candidature était contraire aux lois malgaches. Elle a écarté 5 autres candidats de la diaspora qui n’auraient pas rempli le critère des six mois de résidence dans le pays avant le dépôt du dossier et pour autre anormalité. On enregistre un candidat de remplacement, le ministre des Finances Hery Rajaonarimampianina, proposé par deux candidats évincés, Kolo Roger et Jules Etienne tous de la diaspora.

La forme du premier bulletin unique pour une élection présidentielle sera connue le 28 août 2013. Après consultation des 33 candidats, la CENIT a retenu les numéros anciennement attribués lors d’un tirage au sort. Il y aura donc 33 numéros allant de 1 à 41. Les numéros 2 (Lalao Ravalomanana), 14 (Didier Ratsiraka), 17, 21, 24, 26, 29 (Andry Rajoelina) et 30 ne seront pas attribués. Le nouveau candidat avait le choix entre le 3 et le 21 et a naturellement choisi le 3.

La crainte des candidats ayant un rang moins avantageux se confirme à l’instar du candidat Sylvain Rabetsaroana qui se verrait handicapé par son n°39 et a demandé sans succès un deuxième tirage au sort. Le candidat Joseph Martin Randriamampionona a été contre cette proposition argumentant que des candidats, dont lui-même, ont déjà investi dans la fabrication de supports de communication avec le numéro attribué.

La candidate Sarah Georget Rabeharisoa aurait aimé que le nouveau candidat subisse au moins un tirage au sort comme tous les autres pour désigner si celui-ci doit avoir le très avantageux numéro 3 ou le 21. Ce qui ne l’empêche pas d’être prête à faire la course avec son numéro 16.

Le jeunisme a servi de prétexte à Andry Rajoelina pour changer la Constitution en sa faveur et lui permettre d’être candidat avant l’âge de la « majorité » pour être un Raiamandreny selon la culture malgache. Finalement, les moins de 40 ans se comptent sur les doigts d’une main. Et encore, l’opposant Laza Razafiarison a failli être disqualifié après avoir été trainé par terre et jeté en prison par le régime qui voulait envoyer un signal fort aux candidats ayant envie d’organiser des manifestations politiques.