vendredi , 19 avril 2024
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Suite à un véritable canular, la télévision et la radio nationales devaient renforcer la sécurité à l'entrée de leur siège.

Quand l’audiovisuel public est contraint de se barricader

Depuis plusieurs jours, l’entrée au portail menant dans l’enceinte de la radio et de la télévision nationales malgaches, la RNM et la TVM, est réglementée de manière très stricte. Des éléments des forces de l’ordre ont été détachés pour assurer la garde. Comme en période de trouble, alors que l’on est bien loin de cette situation, la sécurité a été ainsi renforcée au siège de la station audiovisuelle publique. Tous les passants se disent qu’il y a anguille sous roche.

De fait, les autorités publiques devaient prendre cette décision en accord avec les responsables de la TVM et de la RNM. A l’origine de la nouvelle mesure de sécurité, des rumeurs sur une tentative d’incursion au siège des stations audiovisuelles publiques mais qui ont été malgré tout prises au sérieux. Des renseignements ont fait état en effet de la possible entrée en force d’officiers supérieurs qui annonceraient à l’antenne la prise du pouvoir.

Dans un pays où les coups d’Etat sont presque inexistants et où l’on préfère généralement parler de  coups d’éclat, l’information a fait rire sous cape. Quoi que, comme on dit, prudence est mère de sûreté. Les autorités locales ont préféré anticiper l’éventualité d’une incursion.

Il est vrai qu’en 1982, le candidat malheureux de l’élection présidentielle, Monja Jaona, est parvenu à entrer de force dans la radio nationale pour dénoncer à l’antenne toutes les irrégularités constatées lors du scrutin. En 1992, une équipe dirigée par un certain Liva Ramahazomanana est également entrée de force à la radio nationale sans raison apparente. Toutes ces initiatives n’ont pas abouti à grand chose sur le plan politique.

On voit mal dans le contexte actuel des officiers supérieurs entrer de force à la RNM. Simple canular donc mais pour parer à toute éventualité, d’autant que la rumeur de préparation d’une incursion s’est propagée à un moment où le président de la République était absent du pays, le gouvernement a préféré la prudence.