jeudi , 25 avril 2024
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La formation d’un gouvernement démocratique garantissant la stabilité politique est la principale condition rappelée par la communauté internationale au président malgache élu en déplacement à New York et Washington. Face à des promesses d’aides et de reprise des financements, il lui faudra faire un geste politique fort. Apparemment, ce sera un gouvernement d’union qui réconcilie les Malgaches au grand dam de ses anciens alliés qui veulent régner sans partage.

Rajaonarimampianina prêche la réconciliation pour son gouvernement

Hery Rajaonarimampianina a-t-il bien fait de ne pas nommer un premier ministre au risque de ne pas avoir la reconnaissance et le soutien des partenaires internationaux. Il est maintenant fixé sur les conditions et ce que cela implique politiquement. En somme, le nouveau président doit tirer un trait sur la transition et les rivalités que les héritiers du régime putschiste de 2009 veulent entretenir.

Au nom de l’apaisement, de la réconciliation et de l’ouverture, Haja Resampa, le pion de l’ancien chef de la Transition risque de ne pas accéder à la tête du gouvernement malgré le forcing du MAPAR. Les soutiens promis par les bailleurs de fonds ne seront effectifs que lorsque les garanties politiques sont claires.

Un gouvernement de transition en attendant le nouveau

« La mise en place d’un gouvernement a, certes, tardé un peu, mais cela va se faire bientôt », a rassuré Hery Rajaonarimampianina à New York. « Il y a un gouvernement qui travaille, explique-t-il. Sans un nouveau premier ministre, j’ai pu entamer des négociations avec les bailleurs de fonds, j’ai déjà pu engager des travaux avec toutes les forces vives du pays pour un véritable développement ». Il relativise l’impact du report de la nomination du chef de gouvernement. « Cela n’entame pas tant que ça les relations avec les bailleurs de fonds ».

Lors de ce déplacement à New York et Washington, le président Rajaonarimampianina n’a pas encore le nom du futur premier ministre. Néanmoins, il annonce que ce sera chose faite dès son retour au pays, soit dans la dernière semaine de mars. « Il faut que tout cela se fasse dans le cadre (…) de la réconciliation nationale et le respect des lois à Madagascar ».

Réconcilier les Malgaches sans exclure Marc Ravalomanana

Selon le président de la République, « la réconciliation nationale est tout un processus, lorsque le pays a connu plusieurs blessures dans le passé causées par la politique… La nomination du premier ministre en fait partie ».

« Ayant analysé les crises cycliques à Madagascar, je suis persuadé qu’une politique de développement ayant comme base la réconciliation nationale que je vais arriver à un véritable développement, durable et inclusif ».

Contrairement à Andry Rajoelina et sa mouvance dénommée MAPAR, le nouvel homme fort du pays dit ne pas être focalisé sur Marc Ravalomanana. « Une personne est peut-être importante, mais s’il pouvait contribuer à m’appuyer, à appuyer les 20 millions de Malgaches, c’est cela le plus important ». Et d’ajouter : « Je n’ai pas de liens particuliers avec lui, s’il est animé d’un sentiment de patriotisme, je pense que c’est ce qui pourrait nous rapprocher ».

La mouvance Ravalomanana fait déjà partie de la Plate-forme pour la Majorité Présidentielle. Le MAPAR demande à ce qu’elle en soit exclue pour accepter de former un gouvernement de consensus avec le reste.