vendredi , 29 mars 2024
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La date de la rencontre entre le président en exil Marc Ravalomanana et le chef de la transition Andry Rajoelina crée déjà la discorde avant qu’elle ne soit fixée. Avant ou après le 26 juin, dans quels pays, les deux mouvances ont deux positions opposées ! En tout cas, on revient au point de départ avec la rencontre entre les deux principaux protagonistes de la crise politique à Madagascar.

Ravalomanana-Rajoelina, le rendez-vous de la discorde

La HAT et ses alliés jouent la montre et renvoient après le 26 juin, officiellement, pour que les Malgaches puissent fêter dans la sérénité le 52ème anniversaire de l’indépendance. La déclaration a été faite par le ministre des Affaires Etrangères au nom du gouvernement d’union nationale « qui ne voit aucun inconvénient à la rencontre entre Ravalomanana et Rajoelina tans que cela se fait après la fête nationale et dans un pays tiers ». Par cette allusion géographique, la HAT par la voix d’une partie du gouvernement, refuse que la rencontre soit organisée à Madagascar ni en Afrique du sud, le pays d’accueil du président en exil.

Pas avant le 26 juin, un avis unilatéral

La mouvance Ravalomanana dénonce une décision unilatérale et un faux prétexte, insistant sur le caractère urgent de la situation. « Ce n’est pas que nous ne prenons pas part aux conseils du gouvernement et des ministres que sur cette question, ils devaient se passer de notre avis », tance le vice-premier ministre Pierrot Botozaza. « Cette déclaration n’est qu’un avis du gouvernement, elle n’est en aucun cas déterminante pour fixer la date de cette rencontre », a-t-il ajouté.

« Les chefs d’Etat de la SADC ont appelé à une réunion d’urgence entre Ravalomanana et Rajoelina, le faire après le 26 juin va à l’encontre de cet appel » a martelé le chef de file des ministres de la mouvance Ravalomanana. Le président du Congrès de la Transition  abonde dans son sens. « Dans un pays tiers et après le 26 juin…, on remercie le gouvernement d’avoir émis sa proposition, le dernier mot revient à la SADC, répond Mamy Rakotoarivelo. Nous, mouvance Ravalomanana, aimerions que cela se fasse à Antananarivo et avant le 26 juin ».

Pas de remise en cause de la feuille de route

Pour la mouvance Ravalomanana, « c’est la non-application de la feuille de route qui met le pays dans l’impasse ». Mamy Rakotoarivelo précise « qu’il n’y a pas d’apaisement politique ni social, pas de retour au pays des exilés ». Il ajoute que le report de cette rencontre entre les deux protagonistes de la crise oblige les malgaches à célébrer la fête de l’indépendance dans l’incertitude puisque la situation n’est pas apaisée.

Le TGV, le néo-parti de Andry Rajoelina n’est plus tétanisé par cette rencontre au sommet qu’il a toujours refusé pour ne pas exposer leur leader à un compromis. Avant les exigences sur le paramètre spatio-temporel, les putschistes de 2009 ont émis deux conditions : que Andry Rajoelina soit maintenu au poste de président de la transition et que l’on maintienne la feuille de route.

Justement, la mouvance Ravalomanana est exaspérée par le refus de la mouvance Rajoelina d’appliquer certains articles de la feuille de route de la SADC. La HAT se cache derrière la mise en place des différentes institutions au mépris de la consesualité et de l’inclusivité. « Il y a quelque chose qui cloche dans la gestion des affaires de l’Etat dans ce soi-disant gouvernement d’union nationale, fustige le vice premier ministre Botozaza. Il n’y a pas de chronogramme ni de date dans la feuille de route, cela doit signifier qu’il faut l’appliquer tout de suite ». « La mouvance Ravalomanana veut approcher le président de la transition pour mettre fin à cette crise, s’il n’y a pas de volonté politique de part et d’autre, on ne va pas s’en sortir », a-t-il conclu.