jeudi , 25 avril 2024
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Et si l’élection présidentielle était devenue un référendum qui poserait la question aux citoyens s’ils acceptent ou non Andry Rajoelina comme chef de l’Etat. Cela reviendrait à rallonger la transition en un vrai petit mandat dont la durée reste encore à fixer. Cette option complètement « unilatéraliste » est évoquée dans les rangs du jeune parti TGV soucieux de préparer dans de meilleures conditions la quatrième République.

« Référendum présidentiel » : la grande tentation des TGV

Besoin à tout prix d’un plébiscite populaire pour Andry Rajoelina, la popularité ne compense pas toujours le manque de légitimité du dirigeant. Quelques responsables du parti TGV évoquent le scénario de 1975 pour faire entrer Madagascar dans la 4ème République. A l’époque, Didier Ratsiraka avait consulté les citoyens sur une constitution basée sur la révolution socialiste et le fait qu’il devienne président de la République. La situation est différente 25 ans plus tard : Andry Rajoelina a pris le pouvoir avant de l’arracher à un directoire militaire qui lui a transmis « de plein gré » ! L’ancien maire d’Antananarivo devrait soumettre au vote une feuille de route pour gérer une période transitoire et non une constitution.

L’idée aurait eu de meilleurs échos si elle avait émise au début de la prise de pouvoir par la HAT. Les autorités ont par ailleurs pris l’option de fabriquer un consensus qu’elles qualifient d’élargi pour faire valider sa feuille de route, s’éloignant de la Charte de la transition consensuelle et inclusive signée par Andry Rajoelina avec les trois autres chefs de mouvances politiques. Comme l’atelier « Teny ifampierana » a été un demi-échec, la grande résolution ayant été très mal votée, le TGV pourrait être aiguillé vers une autre direction. Le référendum est une voie qui va soulever quelques barrières.

L’intention des TGV serait-elle de garder le pouvoir. Le parti craint-il la défaillance de son leader susceptible de jeter l’éponge et ne pas participer à l’élection présidentielle. Andry Rajoelina montre effectivement une certaine lassitude, usé par un pouvoir qui n’est pas reconnu par la communauté internationale mais qu’il a réussi à imposer en maintenant une certaine force de pression sur les opposants. Une transition prolongée permettra à un autre candidat TGV de s’émerger. Visiblement, le parti fort de la capitale ne compte pas se laisser dépasser par les formations historiques alliées au sein de l’Union des démocrates et des républicains.

La base et les militants des TGV n’ont jamais caché leur réticence envers les alliances politiques. Cette suffisance est compréhensible vu que leur leader est le numéro du pays. Des ministres TGV ont été sévèrement recadrés par des responsables de section pour avoir tenté de mettre en place des plates-formes avec d’autres courants d’idées. Le parti n’a comme fonds de commerce que la jeunesse au pouvoir et l’image du leader de la lutte populaire de Andry Rajoalina. Une entente avec d’autres formations ne l’avantage pas forcément.

Le TGV est-il pour autant assez fort pour monter la pente vers le pouvoir par la voie des urnes. Le référendum axé sur la présidence de Rajoelina, que celle-ci soit une transition ou un vrai premier mandant dans la quatrième république risque de se heurter à de nombreux obstacles. Par ailleurs, l’idée n’a jamais été reprise officiellement par les hautes instances du parti. Cela ferait désordre à un moment où Andry Rajoelina est obligé de négocier une ouverture et construire un consensus. Ironie de l’histoire, le maire d’Antananarivo avait refusé que le président élu Marc Ravalomanana se soumette au verdict des urnes pour savoir si les citoyens lui faisaient toujours confiance. Un référendum présidentiel des TGV ne sera pas plus légitime.