jeudi , 2 mai 2024
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Le président de la Commission électorale de la HAT continue à réagir vivement à la divulgation dans les médias de l’existence des bulletins de vote précochés dans la case à Moramanga. Hery Rakotomanana tance le CNOE qu’il accuse de semer des troubles. La CENI est déstabilisée.

Référendum : une transparence contrôlée par la CENI ?

Plusieurs sorties médiatiques ont été nécessaires à la Commission nationale électorale supposée indépendante pour noyer le poisson. Hery Rakotomanana s’est illustré comme un fervent avocat du processus électoral mais a maladroitement montré une intolérance à une totale transparence. « Pourquoi le KMF-CNOE divulgue de tels faits à la presse avant même d’en faire part à la CENI ou l’ouverture d’une enquête », s’insurge-t-il. Les faits en question concernent des exemplaires du bulletin unique pour le référendum du 17 novembre 2010 et qui sont cochés sur la case « Oui ».

Pour Hery Rakotomanana, rendre public de telles informations sans qu’il n’y ait une enquête approfondie est un « acte de déstabilisation ». « De tels actes peuvent être qualifiés d’irresponsables, une atteinte à l’ordre public » martèle l’avocat. La CENI se sent-elle déstabilisée ou toute la HAT ? Le KMF-CNOE ne fait que jouer son rôle de membre de la société civile en tant que Comité national d’observation des élections. Hery Rakotomanana veut faire la loi : il faut d’abord avertir la CENI en cas de constatation d’actes de violation du code électoral.

« Nous devons faire attention, c’est délicat, il faut éclairer l’opinion », se justifie Hery Rakotomanana. Il révèle que le KMF-CNOE a quand même pris la peine de contacter la CENI mais cela ne l’excuse pas. « C’était le jeudi 04 novembre à 19 heures, c’est-à-dire après la déclaration faite sur la TV Plus. Ils ont demandé une audience sans en avoir précisé le motif ». Le message de Hery Rakotomanana est clair : pas de déclaration dans les médias en cas de constat d’irrégularité, c’est la CENI qui va déterminer si l’information est vraie ou non et cela après une enquête.  

Ainsi, les « supposés » bulletins uniques précochés n’existeraient pas puisque la CENI n’en connaissait pas l’existence. Pour preuve, les représentants du démembrement de la Commission à Moramanga ont fait un démenti selon Hery Rakotomanana. En réalité, ces hommes de terrain ont déclaré ne pas avoir vu ni constaté les bulletins de votes précochés. Cela peut vouloir dire aussi bien que ces dits bulletins n’existent pas ou bien que les responsables de la CENI ont failli à leur mission.  

Malgré le refus de reconnaître l’existence de cette tentative de fraude électorale, la CENI porte l’affaire en justice, et ce n’est pas pour porter plainte contre le CNOE. Toujours aussi bizarre, Hery Rakotomanana croit bien faire en donnant une consigne claire pour les responsables des bureaux de vote le 17 novembre 2010 sur l’utilisation exclusive du stylo bleu dans les isoloirs. Sur les bulletins de vote frauduleux qui officiellement n’existent pas, la case du Oui a été cochée par un stylo noir.