mardi , 16 avril 2024
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En attendant un réel consensus politique, la HAT fait son plaidoyer pour organiser unilatéralement des élections qui seront reconnues et acceptées sur les plans national et international. L’appui des partenaires internationaux est toujours espéré mais pas autant que la collaboration des trois mouvances invitées à crédibiliser la commission électorale. La reconnaissance internationale reste un objectif avant ou après ces scrutins.

Sortie de crise : des élections pour se passer de consensus ?

« Il faut organiser les élections en cette année 2011 coûte que coûte », c’est le nouveau leitmotiv de la HAT et de la mouvance Rajoelina élargie. Les trois mouvances sont alors présentées comme des anti-élections. L’autorité de fait et ses alliés ne cessent de clamer que les élections législatives et présidentielles dans les meilleurs délais constituent la seule issue de crise. La HAT privilégie de mettre fin à la crise institutionnelle et veut étouffer la crise politique.

Il reste un dilemme. L’organisation d’une élection unilatérale sans un vrai consensus sera-t-elle acceptée par tous les malgaches et reconnue par la communauté internationale. La HPM qui a rallié la HAT au détriment de la mouvance Zafy se montre réaliste. Elle réitère que la solution de la crise politique n’est pas les élections mais le dialogue entre les protagonistes. Pour la HPM, les élections doivent être la mise en place des structures démocratiques après avoir résolu la crise.

La HAT n’est pas de même avis puisque la stratégie est de lier les élections à la résolution de la crise politique. Selon le président de la CST, le faux sénat de la mouvance Rajoelina, il faut convenir quelles sont les règles de jeu. « Toutes les parties prenantes doivent participer à l’organisation du scrutin afin d’éviter qu’il y ait des contestations », insiste Dolin Rasolosoa. « Les sièges pour les trois mouvances sont toujours disponibles auprès de la CENI, a-t-il ajouté. Qu’ils les rejoignent afin qu’il y ait égalité de chance ».

Pour avoir des élections crédibles et qui semblent acceptées par tous a officiellement besoin des trois mouvances. Yvette Sylla, ministre des Affaires étrangères de la HAT et chargée de la reconnaissance internationale est consciente du problème. « Il faut faire transparaître l’inclusivité et la consensualité par les élections, affirme-t-elle. Il faut demander aux trois mouvances d’intégrer la CENI pour la crédibilité des élections ». Après le congrès et le gouvernement, il ne reste plus à la HAT que recruter des dissidents des trois mouvances et dire qu’elles sont représentées dans la CENI.

Les trois mouvances exigent la résolution de la crise par la mise en place d’une transition consensuelle et inclusive avant de parler d’élection. La feuille de route de Simao a confié le « pouvoir royal » à Andry Rajoelina dans l’hypothèse où ce dernier en ferait bon usage et mettre en place un gouvernement de consensus, ouvrir le parlement de la HAT aux trois mouvances.

La reconduction du premier ministre Vital par le chef de l’autorité a désavoué le plan de Leonardo Simao. Le chef de la diplomatie mauricienne qui va plaider la cause de la HAT auprès de la SADC a reconnu que ladite feuille de route peut être sujette à modification avant d’être signée. Le paraphe aurait été un moyen de donner à Andry Rajoelina une chance de faire ses preuves avec autant de pouvoir. Verdict le 20 mai lors du Sommet de la SADC.