jeudi , 28 mars 2024
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La HAT, Andry Rajoelina et sa mouvance auront passé plus de 4 ans au pouvoir à faire des petits coups d’Etat par-ci par-là. Son bras de fer avec le premier ministre de consensus s’est soldé par une défaite. Le chef du gouvernement était prié de démissionner s’il ne veut pas exécuter les ordres et les calculs politiques du chef de la transition pour les prochaines législatives. Le découpage territorial a été fait au bon vouloir de... Omer Beriziky.

Un premier ministre neutre et un suspense électoral pour la démocratie

Le chef de la transition a transformé en exigence et a tenté d’en faire un fait accompli sa proposition d’inverser l’ordre des élections. Le but avoué est d’éviter que ses partisans ne se rebellent s’ils n’ont pas assez de députés, menaçant de créer une nouvelle crise politique. Andry Rajoelina s’est alors plaint de la difficulté de la cohabitation, accusant le chef du gouvernement de consensus de lui faire obstacle et de mettre une entrave à l’organisation des élections.

Enjeu politique pour la mouvance Rajoelina

Auparavant, les TGV et consorts étaient en effet certains de dominer la future Assemblée nationale. L’annonce de la non-candidature forcée d’Andry Rajoelina, qui était pourtant sûr de l’emporter au premier tour, a tout changé. Ce dernier a donc tenté d’organiser l’élection législative tant qu’il est encore au pouvoir pour avoir le maximum d’élus. Mal lui en a pris puisque le premier ministre de consensus ne s’est pas laissé faire. Omer Beriziky a résisté pour ne pas être le complice d’un autre fait accompli et d’une mesure unilatérale du chef de la transition qui auraient pu changer la donne politiquement.

Le découpage territorial pour les prochaines législatives s’est fait en un temps record, mais pas avant le 8 février pour appeler les électeurs aux urnes le 8 mai, la date prévue pour le scrutin de l’élection présidentielle. Le maintien de l’ordre des élections initial va en effet avantager les candidats des deux concurrents qui seront au deuxième tour des présidentielles. Les TGV ne s’y voient pas, faute de candidat crédible.

Ainsi, le gouvernement Beriziky a défini le nombre de députés à 151, soit 32 de plus que la dernière Assemblée élue. Cette hausse s’explique par la représentation des arrondissements de la capitale et du district des chefs-lieux de circonscriptions administratives, anciennement province, par deux députés. La règle selon laquelle il y a un député élu pour 250 000 habitants est respectée à une exception près. Le scrutin aura bien lieu le même jour que le deuxième tour de l’élection présidentielle.

Période cruciale pour la future démocratie malgache

Vu la conjoncture politique actuelle, le scrutin du 24 juillet 2013 ne va pas permettre d’élire au premier tour un président de la République. il y aura probablement un second tour qui sera couplé avec les élections législatives, le 25 septembre 2013. Cette période d’entre deux tours sera déterminante quant à la future démocratie malgache mise à mal durant une transition de quatre ans et demi issue d’un coup d’Etat militaro-civil. Madagascar devrait aller vers un schéma politique moins éparpillé avec la confrontation de deux idées, deux camps ou deux personnalités qui vont influencer la répartition des sièges à l’Assemblée nationale.

Entre le 28 aout 2013, la date de la proclamation officielle des résultats du 1er tour des présidentielles et la double élection du 25 septembre, les électeurs vivront une double campagne électorale sans précédent. Les candidats d’un parti dont les chefs de file ont été éliminés au premier tour auront-ils moins de chance de se faire élire députés ? Ce qui est sûr, c’est que les recalés de la présidentielle ne pourront pas se consoler en intégrant le parlement.