mercredi , 24 avril 2024
enfrit
Andry Rajoelina a enlevé toute importance et tout suspense au Sommet de la SADC censé donner un avis définitif sur la reconnaissance internationale de l’autorité de fait et de sa vision unilatérale sur l’application de la feuille de route Simao. Confiant sur le résultat de son lobbying auprès des chefs d’Etat de la communauté de l’Afrique australe, le chef de la transition menace déjà de n’en faire qu’à sa tête et s’organiser une petite élection pour se faire élire président de la République.

Un sommet de la SADC sans enjeu ?

La propagande de la HAT sur une prétendue vraie réalité à Madagascar n’a pas convaincu les malgaches. Elle aurait finalement persuadé les présidents de la SADC. Andry Rajoelina de rapporter que le président Jacob Zuma lui aurait avoué enfin savoir cette fameuse réalité. « Auparavant, il n’entendait qu’un seul son de cloche ». Les calculs politiques par une fausse consensualité et une inclusivité faussée auraient réussi à masquer un régime transitoire aussi autoritaire qu’unilatéral.

« La plupart des pays nous soutiennent et espèrent la fin de cette crise par les élections », résume Andry Rajoelina. Avec une feuille de route qui lui est totalement favorable, le chef de l’autorité a reçu en premier lieu l’appui de la France, de la COI et de l’OIF. Leonardo Simao a pris le milieu politique malgache de court en donnant « un pouvoir royal » au chef de l’autorité. Andry Rajoelina devait mettre en place les institutions de la transition avec le pouvoir de désigner le premier ministre, les ministres, les députés et les sénateurs.

La nomination du premier ministre proposé par le TGV et qui a déjà officié sous les commandes du… TGV a remis en cause la sagesse que devait avoir le chef de l’autorité dans l’application de cette feuille de route. Andry Rajoelina rapporte que les présidents africains qu’il a convaincus sont optimistes et veulent appuyer l’application de ce document. « Nous allons attendre dans la sagesse et dans la sérénité les résolutions du Sommet de la SADC », a-t-il relativisé.

Malgré un optimisme de façade, Andry Rajoelina se montre pragmatique. « Quoiqu’il en soit des résultats de ce sommet, nous devons organiser les élections », a-t-il déclaré. Finalement, la décision de la SADC importe peu. La HAT A déjà la bénédiction officielle de la France après son escapade à Paris. Andry Rajoelina veut faire croire que les opposants veulent prolonger la transition et refuse les élections.

La réalité est que les autres mouvances refusent d’intégrer au dernier moment une transition unilatérale durant plus de deux ans juste pour jouer une fonction de faire-valoir. Elles réclament une vraie transition démocratique à commencer par la réconciliation nationale et la reprise des négociations. Sur le plan politique, des élections organisées par la HAT et sa commission électorale en 2011 suscitent de la méfiance. « Il n’y a pas de garantie pour un scrutin libre et transparente » clame les opposants.