jeudi , 28 mars 2024
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La Haute Autorité de la Transition focalise sa communication politique sur le départ de Marc Ravalomanana du pouvoir, le 17 mars 2009, en feignant d'oublier que, la veille, un coup d'Etat militaire a eu lieu à Antananarivo.

16 mars: Il y a un an, le coup d’Etat a obligé Marc Ravalomanana à s’exiler

Le 16 mars 2009, Marc Ravalomanana était encore le président de la République élu de Madagascar. C’est pourtant ce jour que des militaires partisans du leader de l’opposition d’alors prennent d’assaut le palais présidentiel d’Ambohitsorohitra. Des pourparlers auraient été engagés avec ce qui restait de la garde présidentielle encore présent à l’intérieur du palais quelques temps avant l’assaut.

Vers la fin de la soirée, ce 16 mars 2009, Ambohitsorohitra est encerclé, et un blindé a enfoncé le poratil du palais. Quelques minutes après, les militaires ont forcé la porte d’entrée du bureau du président, qui, ce soir, était encore retranché au palais d’Iavoloha, au sud de la capitale.

Au lendemain de l’attaque, Andry Rajoelina est escorté par des militaires mutins pour entrer au palais d’Ambohitsorohitra. Partout ailleurs, quand un président est encore en place et que des militaires mutins attaquent un palais présidentiel, cela s’appelle un coup d’Etat.

Depuis un an, les putschistes ont feint de faire oublier l’assaut du palais présidentiel d’Ambohitsorohitra. Ils focalisent leurs efforts de communication sur le départ forcé de Marc Ravalomanana, qualifié assez vite de « démission », le 17 mars. Marc Ravalomanana était, ce jour, bien obligé de « sauver sa peau ». Les putschistes ont bel et bien voulu aller plus loin. Un mandat d’arrêt a été lancé à l’encontre du président en exercice, sur la place publique. La logique voulait que Marc Ravalomanana et les siens assurent  d’abord leur sécurité. Ses partisans était prêts à tout devant le palais d’Iavoloha maisil fallait être plus raisonnable. Il ne lui restait plus que l’exil pour être sûr d’être sain et sauf.

Les putschistes ne veulent rien savoir aujourd’hui de l’attaque du palais d’Ambohitsorohitra et de l’ordre de pourchasser Marc Ravalomanana. La diplomatie de la Haute Autorité de la Transition s’efforce d’expliquer dans le monde entier que Marc Ravalomanana avait tranféré le pouvoir à un directoire militaire, lequel a à son tour transféré les pleins pouvoirs à Andry Rajoelina. C’est une démonstration simpliste. Mais personne n’est dupe. Un an après la prise de pouvoir par Andry Rajoelina et consorts, rien n’a changé. La communauté internationale refuse de reconnaître la HAT. Les mouvances politiques crient au scandale. Des manifestations s’opposant au coup d’Etat sont régulièrement organisées depuis plus d’un an. Et la crise perdure.