lundi , 6 mai 2024
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Le premier ministre Omer Beriziky a tenu à rassurer les partenaires financiers dans le processus électoral tout en envoyant un message positif aux Malgaches. Malgré le retard et les incertitudes dans l’organisation, le scrutin aura lieu le 25 octobre. Cette détermination cache des compromis qui risquent de provoquer des contestations.

25 octobre 2013 : les élections présidentielles auront bien lieu !

Acheminement du matériel électoral et distribution des cartes d’électeur

A J-5, il y a encore beaucoup à faire pour la Commission électorale. La liste électorale a été arrêtée et officiellement, 7 833 000 électeurs sont invités à accomplir leur devoir pour choisir le premier président de la IV République. Les bulletins uniques et les matériels de vote devront être acheminés à temps dans les 20 001 bureaux de vote.

Comme les communes lointaines et difficiles d’accès ont été les premières à être fournies, il ne devrait pas y avoir d’inquiétude. C’était sans compter sur le ministre de la Communication et partisan du candidat Rajaonarimampianina qui affirme que 6 districts enclavés n’ont pas toujours eu les matériels de vote qui seront encore acheminés vers les communes et les Fokontany.

Les 15 jours entre l’arrêtage de la liste électorale et le scrutin sont-ils suffisants pour imprimer et distribuer les cartes électorales. Oui et non. La CENIT prévoit de laisser les cartes électorales qui n’ont pas été remises aux électeurs par le Fokontany au bureau de vote le jour du scrutin. Il faudra donc pour les concernés faire la queue deux fois pour voter le 25 octobre 2013.

Course contre la montre, le jour J

Cette formalité supplémentaire le jour J risque d’augmenter le temps théorique nécessaire à chaque bureau de vote pour faire voter ses électeurs. Ceux qui n’auront pas leur carte électorale sont invités à venir voter en amenant la fiche bleue de recensement, ce qui est une entorse pure et simple de la loi électorale.

Sur la moyenne de 400 électeurs, le processus de vote peut prendre 3 minutes entre l’enregistrement de l’électeur, le passage à l’isoloir pour cocher et plier le bulletin unique, le dépôt du bulletin de vote dans l’urne, le marquage du pouce gauche à l’encre indélébile. Le défi est donc d’organiser ces 20 heures linéaires dans un laps de temps de 10 heures. Les volontaires de la CENIT focalisent la sensibilisation pour l’usage du bulletin unique sur la rapidité du vote. « L’électeur doit faire son choix avant d’aller voter, il coche et plie le bulletin en une demi-seconde (sic) ». La réflexion n’est donc pas la bienvenue dans l’isoloir.

Pas de sabotage des élections

Le processus électoral a souffert de l’attentisme des pays donateurs refroidis par l’évolution de la situation politique et le report de la date du scrutin. La contribution de l’Afrique du Sud dans le basket fund est espérée pour financer la sécurisation des élections. Les forces de l’ordre ont donc gagné après un chantage déguisé, affirmant que sans un financement spécial, ils ne pourront pas assurer leur travail. La coordonnatrice du Système des Nations Unies a rappelé à l’ordre ou à la raison cette « force de répression » qui devrait mater toute tentative de compromettre les élections.

Omer Beriziky a fait entendre que la crise politique est en train de se résoudre par le processus électoral et qu’il n’y a pas de velléités particulières contre la tenue du scrutin. Il a pris la défense du président de la Transition en assurant que celui-ci n’a pas l’intention que certains lui prêtent de saboter les élections. Selon Omer Beriziky, les doutes émis par Andry Rajoelina sont positifs et justifiés par le constant de carences dans l’organisation et cela démontre qu’il « voudrait que ces élections puissent se tenir, dans les meilleures conditions possible ». Même les premières pluies n’ont pas douché l’optimisme du premier ministre.