Afin d’essayer de « faire taire » les armes à feu sur le territoire de la Grande Ile, au moins pour un temps, les autorités publiques ont instauré le mois de l’amnistie. Ce qui va permettre à des détenteurs illégaux d’armes à feu de rendre les armes auprès des autorités sans le risque d’être traduits en Justice.
Un comité interministériel a été ainsi mis en place pour se pencher sur le sujet. L’instauration du mois de l’amnistie à Madagascar s’inscrit dans le cadre du programme de l’Union Africaine intitulé « Faire taire les armes ». Il s’agit d’un programme qui vise à réduire considérablement les effets néfastes des conflits armés et des violences liées à ces conflits d’ici à 2020.
En ce qui concerne la Grande Ile, un peu plus de 65 000 autorisations de port d’armes ont été recensées par le comité interministériel. Des armes à feu circulent cependant illégalement et tombent souvent entre les mains des malfrats.
Les différentes crises politiques traversées par le pays, notamment en 1991, en 2002 et en 2009, sont considérées comme étant à l’origine de la sortie illicite d’une certaine quantité d’armes à feu des casernes militaires. Pourtant, certaines armes n’étaient plus restituées aux forces de l’ordre. Le mois de l’amnistie constitue donc une occasion à ceux qui détiennent illégalement une partie de ces armes de les rendre aux autorités du pays, sans risque de sanction. « Les armes de fabrication artisanale, en cas de restitution devront être détruites » selon un responsable au sein du comité interministériel.
Le ministère de la Défense nationale, le ministère de la Sécurité publique, le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice se mobilisent actuellement au sein de ce comité afin de rendre le mois de l’amnistie bénéfique pour l’ensemble de la population.
La recrudescence des attaques à main armée constatée au cours des dernières années est, en effet, liée directement à la circulation des armes illicites.