Une vingtaine de candidats qui n’ont plus aucune chance de figurer parmi les finalistes à l’élection présidentielle du 7 novembre 2018 ont décidé de manière précoce de mettre un terme à leur campagne électorale.
A l’issue d’une conférence qu’ils considèrent comme « souveraine » au Centre de conférence internationale d’Ivato, en périphérie d’Antananarivo, les candidats ont soulevé les irrégularités sur la liste électorale, qui a été déjà clôturée au mois de mai dernier et qui ne permet plus à toute personne n’étant pas inscrite sur la liste, après cette clôture de la liste, de participer au vote lors du premier tour de l’élection présidentielle.
Les candidats ont ainsi formulé au moins trois revendications majeures à moins de deux semaines du scrutin : le réajustement de la liste électorale, le remplacement des membres de la Commission électorale nationale et le report de l’élection.
La revendication des candidats récalcitrants a cependant coïncidé avec la finalisation du budget pour l’organisation de la présidentielle, dans le cadre de l’appui des partenaires techniques et financiers de Madagascar. Le projet « Soutien au cycle électoral à Madagascar » (SACEM) a été mis en œuvre et le gouvernement de la Grande Ile a lancé une demande d’appui financier pour sa concrétisation.
A noter que la tenue d’élection présidentielle nécessite un budget d’environ 25 millions d’euros, dont 15 millions d’euros apportés par le gouvernement malgache. Les partenaires financiers de la Grande Ile devaient combler le manque. Et au moment où une vingtaine de candidats ont exigé le report du scrutin, le budget nécessaire à l’organisation de l’élection a été réuni, avec l’apport de la France et de la Norvège.
En réalité, les membres de la Communauté internationale attendent la tenue d’élection crédible et transparente à la suite de leur apport financier. Mais les candidats récalcitrants voient la réalité autrement.
Afin de bloquer le processus électoral qu’ils jugent « peu crédible », les candidats qui rechignent à jouer le jeu ont lancé un ultimatum de 72 heures au gouvernement pour la révision de la liste électorale. Mais leur influence sur l’échiquier politique est plutôt limité, en sachant que les candidats les mieux placés pour remporter la course sont favorables à la tenue du scrutin du 7 novembre 2018.