mardi , 19 mars 2024
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Crise politique : Les militaires font entendre leur voix

Crise politique : Les militaires font entendre leur voix

Les principaux chefs militaires du pays, conduits par le ministre de la Défense, le général Béni Xavier Rasolofonirina, ont rendu publique une déclaration, ce 2 mai, après une dizaine de jours de bras de fer politique dans la Grande Ile.

La déclaration appelle les acteurs politiques à trouver une « solution politique » à la crise actuelle, née, il faut le rappeler, de l’adoption de lois électorales controversées qui tendent à exclure les principaux candidats de l’opposition lors de la prochaine élection présidentielle à Madagascar.

Les militaires ont également lancé un avertissement à propos de l’accès à des lieux « publics » qui sont classés « zones rouges », alors que les députés de l’opposition qui organisent quotidiennement des manifestations de rue font le tour des ministères pour inviter les agents de l’Etat à suivre le mouvement de grève lancé récemment.

A noter que les députés de l’opposition ont également tenu un sit-in devant le siège de la Haute Cour Constitutionnelle qui devrait statuer sur une requête demandant la déchéance du président de la République, Hery Rajaonarimampianina, ce 2 mai, quelques heures seulement avant la déclaration des Chefs militaires.

Au cours des derniers jours, les députés de l’opposition ont exigé le départ du président de la République et du gouvernement. Les opposants ont haussé le ton, mais les dirigeants Malgaches se sont limités pour le moment à exprimer leur désir de dialoguer. On est loin d’un consensus politique actuellement, même si, depuis deux jours, des représentants de la Communauté internationale et les chefs d’église de Madagascar, réunis au sein du FFKM, ont lancé un processus de médiation.

Pour le moment, plus de dix jours après le premier rassemblement du 21 avril qui a fait au moins deux morts sur la place du 13 mai, dans le centre de la capitale, la situation est bloquée. D’où, sans doute, l’initiative des chefs militaires de taper du poing sur la table. Mais leur agissement n’était pas apprécié par les leaders de l’opposition.