samedi , 27 avril 2024
enfrit
Les opposants, anciens comme nouveaux, se sont vraisemblablement donnés le mot d?ordre. Chacun tire, sous différents angles, une salve de critiques sur le nouveau pouvoir.

A boulets rouges sur le régime

La première cible des attaques de l?opposition est sans surprise le président lui-même. Les opposants de la première heure à la suite de l?arrivée de Marc Ravalomanana au pouvoir sont connus. D?abord l?ancienne classe dirigeante, sous la houlette du parti AREMA ? celui de Didier Ratsiraka – chassée du pouvoir en 2002, ensuite le CRN (Comité pour la réconciliation nationale) du professeur Albert Zafy, l?ex-chef d?Etat victime, en 1996, d?une motion d?empêchement du parlement pour non respect de la Constitution.


Les nouveaux opposants sont, aujourd?hui, incarnés par la famille Andriamanjato. Le père, Richard Andriamanjato, pasteur et vieux loup de la politique malgache n?a pas hésité, par exemple, à remettre sur le tapis un tract qui date vraisemblablement de la période électorale et qui fait état d?un supposé «acte d?allégeance de Marc Ravalomanana à Satan» en 1998. Le pasteur a attaqué Ravalomanana sur le terrain politico-religieux. Le fils, Ny Hasina, ancien ministre des Télécom qui avait conservé le silence jusqu’ici, a préféré lui celui de l?économie, critiquant vertement, entre autres, la politique de détaxation de certains produits importés.


Tous deux, le père et le fils, après moult contacts et négociations avec la classe dirigeante, à commencer par le président en personne, mais sans avoir été admis cette fois dans le cercle du pouvoir, ont donc finalement décidé de passer à l?offensive. Des témoins oculaires affirment en effet avoir vu le pasteur, quelques mois auparavant, reçu en audience pour des entretiens privés avec le président. Ce dernier, pour l?heure, malgré les attaques verbales, refuse de descendre dans l?arène.


Sur un autre terrain, le CRN ne peut plus s?empêcher, actuellement, d?appeler à un retour au pouvoir de Didier Ratsiraka. Beaucoup se souviennent pourtant que, quelques années auparavant, Albert Zafy passait encore pour l?ennemi juré de l?amiral Ratsiraka, son principal adversaire aux présidentielles de 1992 et de 1997. Sur ce point, ironise-t-on souvent,  la « réconciliation nationale » a été une réussite totale.


Au total donc, une multitude d’attaques relayées avec diligence par la presse. Les proches du pouvoir, quant à eux, tentent de calmer les esprits et appellent à un peu plus de déontologie et de critiques constructives.