Affrontement à Fort Duchesne : un garde présidentiel tué, la FIGN assiégée

Dans ce genre de cas, c’est l’escadron du Lt colonel Lylson qui a été soutenu par des éléments de l’Emmo Reg. La force d’intervention spéciale est aux avant-postes.  On déplorerait une perte humaine dans le rang de l’armée « régulière » loyale au président de la HAT. Il s’agit en l’occurrence d’un élément de la garde présidentielle. Sa présence dans cette attaque du camp de la FIGN n’a qu’une explication, il est intervenu aux côtés de la FIS. Le bilan n’est pas encore officiel mais il semble déjà miraculeux vu que le nombre de projectiles dépasse facilement le millier. A part un décès déploré, trois blessés ont été transportés à l’hôpital… militaire.

Encore dans le feu de l’action, le colonel Richard Ravalomanana fait de la communication. Selon le commandant de l’Emmo-reg, les éléments de la FIGN ont déclenché les hostilités et se sont montrés plutôt agressifs. Fini les premiers échanges de coup de feu dont des tirs de sommation, il y a eu un temps d’arrêt, les gendarmes de Fort Duchesne ont alors continué à tirer. L’affrontement a duré deux bonnes heures même si l’intensité des tirs a baissé dans la deuxième heure.

C’était un vrai affrontement et pas seulement de l’intimidation. Quoiqu’il en soit, on est toujours heureux d’apprendre que les militaires ou gendarmes ne sont pas des champions du tir ! Les éléments de la FIGN ont battu en retraite pour se retrancher dans leur camp. Le colonel Raymond Andrianjafy demande à négocier.  Les hommes du colonel Ravalomanana n’ont pas donné l’assaut mais font un siège autour du camp. Le Lt Colonel Lylson connaît bien le terrain car il a déjà été en poste à Fort Duchesne avant de rejoindre la mutinerie contre le régime Marc Ravalomanana.

Selon le colonel Ravalomanana, si l’Emmo Reg donne l’assaut pour engager un vrai combat, la FIGN sera neutralisée en peu de temps. Ce n’est pas le but, dit-il, soulignant qu’il n’y a pas de vainqueurs ni de vaincus et que l’essentiel est de limiter tout débordement de violence en résolvant le problème assez vite. La tension a baissé mais la perte humaine enregistrée au sein de l’escadron du Lt Col Lylson l’a ravivée.

Toutes les personnes qui sont retranchées dans le camp encerclé, qu’ils soient civiles ou gendarmes, seront traduites devant le tribunal, a annoncé le colonel Ravalomanana. Il fait référence à des pasteurs du mouvement ecclésiastiques qui ont trouvé refuge à Fort Duchesne. Le mouvement proche de l’ancien président Ravalomanana a en effet répondu à l’appel du colonel Andrianjafy de soutenir la FIGN. Une manifestation pacifique devait se dérouler près du Mausolée d’Ambohitsaina mais l’Emmo Reg est venu intervenir pour l’empêcher d’avoir lieu. Un pasteur a été arrêté. D’après les autorités, il se serait rendu. 

Un membre du gouvernement intervenu sur la radio de la HAT a qualifié la mutinerie de la FIGN comme un coup d’Etat. Un an plus tôt, la CAPSAT avait fait de même mais l’armée légaliste n’est pas intervenue pour éviter un affrontement en pleine ville. Aujourd’hui, le Lt colonel Lylson et le colonel Richard Ravalomanana ont réussi à empêcher l’histoire de se répéter et sauver le régime Rajoelina par les armes.