vendredi , 17 mai 2024
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Les mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka ont uni leur voix pour dénoncer l’affrontement entre l’Emmo Reg et la FIGN au camp Fort Duchesne. Elles fustigent la dérive de l’autorité de fait. Le président en exil Marc Ravalomanana a réagi à la propagande « diffamatoire » et « insultante » de la HAT qui essaie de l’impliquer dans les tragiques événements du 20 mai 2010.

Affrontement entre forces armées : les trois mouvances condamnent

Un pour tous et tous contre un, les trois mouvances ont réitéré leur opposition à l’autorité de fait en condamnant avec fermeté et indignation les affrontements entre forces de l’ordre et la fermeture manu militari de la radio de l’opposition Fahazavana. « Il n’y a pas de démocratie, il n’y a pas de liberté », déplore Emmanuel Rakotovahiny de la mouvance Zafy. « La raison en est qu’il n’y a pas de pouvoir, poursuit-il. S’il y en avait, de telle chose n’aurait pas eu lieu ».

Manandafy Rakotonirina de la mouvance Ravalomanana s’attaque directement à l’autorité de fait. « Ce qui s’est passé (jeudi) devrait conforter les sanctions internationales (NDLR : contre le régime de la HAT) », dit-il. Il déplore le silence de Andry Rajoelina après ce tragique événement. « Nous demandons à la communauté internationale d’accélérer Pretoria II », a lancé le président du parti MFM, insistant sur la nécessité d’un accord politique pour une transition consensuelle et inclusive.

Ange Andrianarisoa de la mouvance Ratsiraka condamne la violente répression de la liberté d’expression à Madagascar. « Si les lieux de diffusion d’informations sont saccagés ou fermés, il n’y a plus de gens qui peuvent s’exprimer », explique-t-il faisant référence à l’actualité qui a vu deux stations de radio être victimes des autorités. « Il n’y aura plus quelqu’un qui va se lever pour dire les nouvelles aux malgaches », déplore-t-il.

Propagande

Dans la journée du jeudi 20 mai 2010, durant les fusillades opposant l’armée régulière de la HAT et des éléments de la FIGN, un membre du gouvernement martelait dans un média appartenant à Andry Rajoelina que Marc Ravalomanana serait derrière ce « coup d’Etat ». Le président Ravalomanana a souligné dans un communiqué que « le caractère diffamatoire doublé d’une insulte à la conscience que constituent ces agissements sont établis et donnent la mesure de l’indignité qui frappe leurs auteurs ».

Marc Ravalomanana «  dénonce avec la plus grande vigueur les insinuations récentes, complaisamment véhiculées par une certaine presse à l’international, laquelle reprend à son compte les mensonges et les fausses informations diffusés par la propagande de la HAT, selon lesquelles le Président de la République de Madagascar serait directement impliqué dans les tragiques évènements du 20 mai 2010 ». Il a rappelé qu’un climat de terreur prévaut à Madagascar, aggravé par de multiples actes répressifs de grande violence.

Si le nom du président en exil a été associé maladroitement à la fusillade de Fort Duchesne dans certains médias internationaux, c’est parce que son homonyme, le colonel Richard Ravalomanana, conduisait les forces armées qui ont porté l’assaut. Certains observateurs avaient affirmé que la désignation de celui-ci à la tête de l’Emmo Reg n’était pas fortuite puisque son nom peut porter un coup psychologique chez les partisans du dernier chef d’Etat. Le colonel Richard Ravalomanana a mis un cheveu dans la soupe de la HAT en riant de l’hypothèse d’un coup d’Etat au Fort-Duchesne. Pour lui, il ne s’agit que d’une entorse à la discipline militaire.