samedi , 11 mai 2024
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L'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA, en anglais EASA) a décidé d’interdire deux avions longs courriers de la compagnie Air Madagascar à survoler l’espace aérien des 27 pays de l’Union européenne. Le ministère des transports ne montre pas de signe de panique. Comme la sanction a été prévisible, des réponses immédiates ont été préparées pour assurer les liaisons aériennes avec l’Europe.

Air Madagascar : sanction contre les avions et non pas la compagnie

Les avions de la compagnie Air Madagascar qui ont fait l’objet d’un audit par l’AESA ont été recalés. Les deux Boeing 767-300 ne remplissent pas les standards européens en matière de sécurité. La compagnie nationale malgache a pourtant été exemplaire pour ce qui est du respect des normes de maintenance des avions.

Cette suspension s’explique en tout cas par les récents incidents enregistrés. Un choc contre un escalator, une crevaison de pneumatique, quelque trace d’huile, rien d’alarmant mais suffisant pour se faire interdire de vol en Europe.

La partie malgache accepte le verdict de l’AESA. Le ministre Benjamina Ramanantsoa souligne que les deux avions ne sont pas totalement interdits de vol et peuvent assurer les liaisons vers l’Asie ou l’Afrique. « On attend qu’ils nous spécifient les manquements », a-t-il déclaré.

« Air Madagascar a la responsabilité de veiller à la sécurité des passagers, la sécurité n’est pas sujette à négociation ». Heureusement pour la compagnie, sa compétence et sa notoriété ne sont pas remises en cause mais juste l’état des deux Boeing 767 qui ont plus de 20 ans d’existence.

Le ministère des transports prévoit de corriger le problème très vite. C’est à la compagnie Air Madagascar d’aviser l’AESA quand elle pense avoir remis aux normes les aéronefs mis en cause.  Du côté du gouvernement, on se réjouit du fait que la décision n’est pas définitive et que l’on attend que Air Madagascar fasse des efforts pour remettre en normes ses avions.  

L’interdiction de survols de ses Boeings n’est pas sans poser  à la compagnie.  « S’il y a d’autres avions d’Air Madagascar pour remplacer ces deux avions, on peut assurer toute suite ces liaisons », fait remarquer le ministre des Transports de la HAT. Mais la flotte de la compagnie est déjà limitée. « On a prévu des mesures pour avoir une réponse à court terme car on entre dans la haute saison touristique », a ajouté Benjamina Ramanantsoa.

Trois solutions ont été tout de suite évoquées : la location d’un Boeing 767-300 de la compagnie italienne Alitalia et d’un Airbus 330 de la compagnie Atlas Jet pour assurer les liaisons Madagascar-Europe. Ces locations ne sont prévues que pour trois mois, un signe que les autorités pensent remettre en norme très vite les deux Boeings frappés d’interdiction. Une coopération bilatérale entre le gouvernement turque et la HAT permet aussi d’envisager une autre solution venant de Turkish Airline.

La situation est bien maîtrisée par le gouvernement grâce à la possibilité de louer des avions à des compagnies étrangères, estime le ministre du Tourisme. « La crise que traverse Air Madagascar n’aura pas d’impact négatif sur la saison touristique », promet Riana Andriamandavy. En tout cas, les désagréments ont été très vite ressentis par les passagers et clients d’Air Madagascar.

Des touristes non rapatriés, des annulations de réservations dans les agences, des voyages annulés ou reportés…  l’image d’Air Madagascar en prend un coup. Le pire est que la compagnie va devoir payer l’onéreuse location de ces deux avions qui ne seront pas exploités à bon escient et cloués au sol durant la maintenance.