Andry Rajoelina et les crises sociales

Face aux différentes crises qui minent le pays, c’est l’ancienne autorité de facto qui cristallise les critiques. Les opposants et les associations de la société civile dénoncent le blocage de l’administration avec un impact direct sur les citoyens, l’insécurité ambiante… et accuse le régime Rajoelina d’en être responsable. Pour le moment, le premier ministre Beriziky semble épargné, conforté par l’image d’un premier ministre que la présidence de la transition empêche de travailler et prive de pouvoir. 

Rajoelina délègue les crises

Andry Rajoelina ne peut constater le dégât de « certaines situations qui pourrissent davantage », en particulier « les foyers de tension à cause de diverses grèves, l’insécurité grandissante, l’arrêt des cours à l’Université d’Antananarivo ». Il donne des consignes au gouvernement  « de les traiter dans les meilleurs délais et d’en tirer les solutions adéquates ». Il intime les ministres concernés à « prendre toutes les mesures qui s’imposent pour que la paix sociale revienne dans le pays ».

Pour mettre fin à l’insécurité rurale, le président de la HAT presse les forces de l’ordre de faire des actions concrètes et rapides et déclare pouvoir les doter des moyens nécessaires. Pour combattre la recrudescence des vols de bijoux en or, Andry Rajoelina veut interdire les publicités par les acheteurs qui seraient des irréguliers sur le plan administratif.

Les autorités minières n’auraient-elles pas dû interdire un trafic au grand jour et médiatisé. En tout cas, la HAT veut supprimer la demande pour dissuader les malfaiteurs. Les policiers sont mis à contribution pour traquer ces voleurs de bijoux sur le terrain.

La ministre de l’élevage issue de la mouvance Ravalomanana a été pressée d’expliquer la recrudescence des vols des zébus et la hausse des prix sur les étals suite à la réouverture des exportations de zébus sur pieds. Si la spéculation a été prévisible sur le marché national, la concentration de la stratégie des forces de l’ordre à maîtriser la capitale a donné aux « dahalo » une plus grande liberté d’action.

Crainte d’années blanches dans l’éducation

La Hat tente de désamorcer la bombe dans l’éducation nationale et désigne le ministre de la Mouvance Zafy comme responsable des grèves des enseignants. « Toute décision de changement de Directeurs Régionaux est interdite ». Ambotsirohitra déplore des changements abusifs et brutaux. L’enjeu est politique et électoral puisque ce ministère de propagande a toujours été dans la mouvance Rajoelina depuis le coup d’Etat de 2009. 

Andry Rajoelina se montre enfin concerné par le problème des Universités et fait preuve de volonté politique. Le déblocage effectif, tant des fonds se rapportant aux indemnités d’heures complémentaires des Enseignants – Chercheurs que ceux devant supporter le fonctionnement des Universités pour permettre de clôturer l’année universitaire en cours, doit être strictement suivi et contrôlé par les ministères de l’Enseignement supérieur et des Finances. Après avoir satisfait les militaires qui ont menacé de mutinerie, c’est la moindre des choses.

Déjà, l’enveloppe prévue par le premier ministre Monja Roindefo pour les indemnités des enseignants a été réaffectée par son successeur le général Vital pour motiver les militaires au moment fort de la dictature militaro-civile de la transition. Pas sûr que les enseignants se laissent faire sur une énième promesse du président de la HAT. Alors que la rentrée universitaire 2012 est prévue pour le 01 avril, les examens de la première session 2011 ne sont pas complètement finis. Là, il s’agit de faire deux années universitaires en 9 mois !