jeudi , 2 mai 2024
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Le TGV continue sa marche en avant sur le rail de l’unilatéralisme malgré la pression de la communauté internationale. Andry Rajoelina a chargé son premier ministre Camille Vital de faire des tractations afin de former un nouveau gouvernement d’union nationale. La mise en place de la Commission électorale nationale indépendante serait un point de non retour vers l’organisation des élections.

Andry Rajoelina : « la conjoncture évolue tous les jours »

Où on en est la feuille de route de la mouvance Rajoelina pour gérer la transition et lui donner une apparence inclusive et consensuelle. Aux dernières nouvelles, de nouvelles directions ont été prises par les autorités de fait, aiguillées par l’atelier de consensus dit élargi ou « Teny ifampierana ». Le président de la HAT dément tout blocage qui serait la conséquence de l’opposition des trois autres mouvances politiques, encore moins des sanctions de l’Union Africaine et de la position de la communauté internationale. « La conjoncture évolue tous les jours », affirme-t-il. Le train de la transition prend désormais la voie tracée par l’atelier « Teny ifampierana » pour la légitimité d’un consensus virtuel mais revendiqué. Cela passe par la mise en place d’une CENI, la formation d’un gouvernement d’union nationale et la convocation des électeurs pour élire les députés d’une assemblée constituante.

« Le premier ministre est en train de consulter toutes les mouvances, rapporte Andry Rajoelina. Il y en a qui veulent participer au gouvernement d’union nationale et d’autres non ». Comme le cas de la CENI, c’est tant mieux pour les présents et tant pis pour les absents, aux yeux du président de la HAT. Camille Vital peut prendre son temps pour former un nouveau gouvernement ou « opérer des changements de ministres », selon le terme du chef de l’autorité de fait. La leçon de l’échec du gouvernement Roindefo II formé en seulement 72 heures  a été retenue. En effet, l’équipe gouvernementale actuelle est déjà censée être celle de l’union nationale.  Même si le premier ministre Vital est avéré comme acquis à la cause de la mouvance Rajoelina et non issu de la mouvance Ratsiraka, la HAT espère l’imposer à la communauté internationale, évoquant l’esprit de Maputo.

Une fois l’épreuve de la formation d’un gouvernement d’union nationale acceptable, la HAT mise sur la CENI pour prendre le relais. Pour l’heure, il s’agit de défendre le caractère indépendant de cet organe chargé d’organiser, de contrôler et de juger les élections. Andry Rajoelina se félicite de son propre courage politique, s’adjugeant le mérite du premier dirigeant du pays à oser mettre en place une commission électorale indépendante. Il reste encore à effacer le caractère unilatéral de l’organisation des différents scrutins durant la période de transition. Avec une CENI qui clame sa réelle indépendance, la HAT a un argument de poids.

Le pouvoir exécutif n’aurait plus rien à voir dans la commission. Les deux représentants de l’administration n’ont pas une voix délibérative. De même pour les personnalités politiques. Théoriquement donc, l’absence de l’opposition n’empêche pas la CENI de fonctionner. Bruno Rakotoarison, l’ancien SG du KMF/CNOE affirme que le gouvernement ne peut plus rien faire puisque même ppour changer l’un de ses membres, c’est la commission qui décidera. Il reste cependant un point important qui fait que le scrutin est unilatéral : c’est le pouvoir exécutif qui prend le décret de convocation des citoyens aux urnes. La formation d’un gouvernement d’union nationale est décidément un passage obligé pour la HAT.