lundi , 29 avril 2024
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Sous la pression de ses partisans, le président de la HAT essaie de soigner les apparences, affirmant qu’il contrôle toujours tout malgré les accords de Maputo. Andry Rajoelina rappelle qu’il est le maître à bord et décidera qui sont les bons collaborateurs issus des autres mouvances.

Andry Rajoelina : quel degré d’ouverture après Maputo ?

Aucun des accords signés à Maputo ne stipule que Andry Rajoelina n’est plus le président de l’autorité de la transition. L’intéressé confirme ainsi qu’il reste à sa place. Il déduit qu’il sera encore le numéro un dans le pays en tant que président de la transition quand son régime sera reconnu. Une autoproclamation qui n’est pas pour autant contestée par les autres mouvances.

Les accords de Maputo ont servi de base au partage des rôles dans le cadre d’un régime de transition consensuelle et inclusive. « Ceux qui sont vraiment prêts à collaborer, qui n’ont pas l’intention de déstabiliser la transition sont les bienvenus », affirme Andry Rajoelina. Il exige que la nomination des hauts responsables de l’Etat soit dévolue au président de la transition.

Maputo propose, Rajoelina dispose ? Ce dernier ne s’offusque pas plus de l’initiative des médiateurs internationaux voulant valider les « candidatures » à des postes à pourvoir dans les institutions de la transition. L’actuel président du régime de transition entend faire valoir son autorité et avoir le dernier mot.

C’est le concept de la transition consensuelle et inclusive qui est redéfinie par Rajoelina. Il y voit une ouverture de sa mouvance, acceptant d’intégrer les « bons » collaborateurs issus des autres mouvances. Cette vision a toujours été plébiscitée par les alliés politiques du TGV.

En pratique, la mouvance Rajoelina veut garder tous ses ministres et laisser les miettes, des postes toujours vacants, aux autres mouvances. La HAT entend dominer le futur Conseil supérieur de la transition. Le vrai enjeu sera dans la composition du Congrès de la transition.

Si les membres de la future chambre basse seront au nombre de 258, c’est pour avoir un certain équilibre entre une majorité TIM, qui n’est pas sure d’être absolue, et d’autres mouvances. Les alliés de la HAT ont déjà montré leur opposition à une majorité TIM dont les parlementaires pourraient intégrer le congrès de la transition. Ils réclament la présence des élus du parti de Mac Ravalomanana mais en petite minorité.

La pression sur Andry Rajoelina s’intensifie afin que celui-ci ne sacrifie pas ses alliés au nom de la convention signée avec les autres mouvances. Les Didier Ratsiraka et Albert Zafy sont taxés d’être montés dans le TGV en marche, n’ayant pas participé au mouvement populaire conduisant à la chute du président Ravalomanana. Ainsi, la mouvance Rajoelina et les forces politiques alliées veulent réduire au minimum l’ouverture. Sinon, la transition consensuelle et inclusive sonnera comme une défaite.