lundi , 29 avril 2024
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Le convoi présidentiel de la HAT a été la cible d’un mini attentat jeudi 03 mars 2011 dans la soirée. L’explosion a à peine soulevé la voiture blindée à bord de laquelle se trouvait le chef de l’autorité Andry Rajoelina. Pas de blessé ni de dégât. La suite, c’est un déferlement d’enquêteur sur le lieu du forfait rappelant ces séries policières américaines.

Andry Rajoelina : une petite bombe a explosé sous sa voiture blindée

La nouvelle devait avoir l’effet d’une… bombe. Des supposés terroristes auraient essayé d’attenter à la vie du président de la HAT. Sur le coup, ce n’était apparemment qu’un incident, un bruit de détonation au passage du convoi présidentiel. « Comme tous les jours on passait sur la route du Marais Masay –  Boulevard de l’Europe – les voitures doivent ralentir arrivées au ralentisseur, c’est là que l’on a entendu un bruit que l’on a pensé être celui d’un pneu. Le convoi a continué sa route pour ramener le président à son domicile ». C’est le récit du colonel Fidimalala Rafaliarison, l’aide de camp du président de la HAT.

L’officier d’Ambohitsorohitra raconte par la suite que la dernière voiture du convoi a reçu l’ordre de s’arrêter pour voir ce qui en était. La thèse de l’attentat a été tout de suite constatée. Une petite charge d’explosif a été actionnée à distance. Un fil d’une longueur d’environ 150 m a été disposé le long de la glissière de sécurité. « La bombe a été cachée sous des herbes », raconte l’officier. Il n’a rien trouvé d’anormal sur cette route. Une voiture s’est rangée sur le côté comme c’est l’usage et n’avait rien de suspect car il y avait même un enfant dedans.

Camille Vital dans le rôle du détective 

L’enquêteur en chef sur la scène de « l’attentat » sur le Boulevard de l’Europe a été le premier ministre de la HAT lui-même. Camille Vital à tenu à se rendre sur le lieu même si le président Rajoelina le lui a déconseillé pour sa propre sécurité. Il faut dire que du danger, il n’y en avait pas vraiment. Le général Vital a pu jouer au détective allant et venant sur le lieu du forfait, accompagné des caméras. Il devient pendant un moment un expert des engins explosifs expliquant que le terroriste a interverti les deux fils rouge et bleu. Selon lui,  cette maladresse expliquerait que l’explosion a été minime mais cela aurait pu être plus grave. Le premier ministre a été poliment désavoué par un des enquêteurs qui lui a expliqué que cela n’avait pas d’incidence sur la puissance de l’explosion.

Le général Vital a tancé les responsables de la sécurité présidentielle de ne pas prendre assez de précaution sur le trajet du convoi présidentiel. « Il fallait sécuriser ce boulevard avant, cela aurait pris 15 minutes », insiste-t-il. Camille Vital donne l’exemple et dévoile qu’il varie le trajet entre son domicile et son bureau, passant par le Boulevard de l’Europe, les 67Ha ou le By-Pass. Il promet des sanctions contre les auteurs de cet attentat. Camille Vital n’écarte pas un lien entre l’affaire et le contexte politique actuel. « Agissons calmement », tempère-t-il. Le scénario de la bombe a été bien écrit : faire beaucoup de bruit avec peu de dégât et zéro victime. Il reste à découvrir le scénariste.