Après les arrestations, les légalistes ne désarment pas

« Les revendications ne vont pas s’arrêter », c’est Constant Raveloson qui s’est exprimé ainsi jeudi 30 avril pour signifier sa volonté de poursuivre le mouvement des légalistes malgré de très fortes pressions. Ce porte-parole du Premier ministre Manandafy Rakotonirina se trouvait par chance à un autre endroit quand les militaires sous les ordres de la Haute Autorité de Transition (HAT) ont procédé à l’arrestation musclée du Premier ministre des légalistes et de quelques uns de ses collaborateurs le soir du 29 avril.  

Constant Raveloson, contraint à la cavale, car les militaires de la HAT le traquent, a appelé la population à exiger le départ des dirigeants de la Transition. L’enceinte du siège du parti TIM, dans le quartier d’Ankorondrano, est devenue actuellement le lieu de rendez-vous des légalistes. Une marche pacifique vers le tribunal de la capitale a été programmée mais empêchée, une nouvelle fois, par les militaires.

En effet, Manandafy Rakotonirina et ses collaborateurs étaient déférés au parquet. Les autres meneurs du mouvement légaliste sont également pourchassés par les militaires sous les ordres des dirigeants de la Transition. 

Selon un collaborateur de Andry Rajoelina, un mandat d’arrêt contre Manandafy circule déjà depuis une semaine, notamment pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat » et « atteinte à l’ordre public ». Le mandat a été exécuté par la cellule d’arrestation de la Commission nationale mixte d’enquête (CNME), une cellule conduite par le commandant Charles Andrianasoavina. Ce dernier est devenu le fer de lance de la répression contre le mouvement des légalistes. Il était parmi les premiers mutins qui ont procédé à la prise de pouvoir de Rajoelina.