vendredi , 10 mai 2024
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Le dernier carré des ratsirakistes, face à la débandade du parti AREMA, est contraint d'assurer sa propre plaidoirie.

AREMA ou la plaidoirie des ratsirakistes

Le comité directeur du parti AREMA, le parti de l’ancien dictateur, Didier Ratsiraka, est monté au créneau à la suite de ce que les membres considèrent comme un « harcèlement » qui vise à éliminer du paysage politique malgache leur propre formation politique.

Ils n’ont plus le choix. Les derniers ratsirakistes, ceux notamment qui ont pu poursuivre leur activité politique, sont contraints, actuellement, d’assurer leur propre plaidoirie, face à une réelle menace qui pèse sur eux. Les arrestations des anciens collaborateurs de l’amiral Ratsiraka, ont été fortement critiquées par le comité directeur de l’AREMA, des arrestations qui, en raison de la défaite du camp Ratsiraka, pouvaient avoir lieu sans difficulté.

Parallèlement à la doléance du parti AREMA, une association des familles des personnes arrêtées, des personnes proches des anciens dirigeants, vient, en outre, d’être mise sur pied, afin de plaidoyer pour leur libération. Objectif : faire pression sur le nouveau pouvoir, à l’image de l’action de l’ancien président lui-même qui ne cesse d’évoquer l’existence, à Madagascar, de quelque « 200 prisonniers politiques ».

Devant cette série de doléance, le président malgache, Marc Ravalomanana, a émis son souhait de voir le dossier de ces inculpés traité, au plus vite, par les Tribunaux. Ce qui permettra éventuellement de libérer les non-coupables, et, par conséquent, de punir les « criminels ». Car des criminels, au cours des six mois de crise politique malgache, il y en avaient réellement. Et les nouveaux dirigeants en sont conscients.

La défense du Secrétaire national du parti AREMA, Pierrot Rajaonarivelo, à part celle des personnes arrêtées, a été également assurée mardi, par le comité directeur du parti. Le député Pierre Raharijaona, classé par l’opinion publique parmi les « modérés », après une plaidoirie pro domo, a tenu à redorer l’image de son supérieur hiérarchique. Car Rajaonarivelo, ancien vice-premier ministre chargé du Budget, a été, indirectement, mis à mal par les nouvelles autorités qui, via l’Inspection générale de l’Etat notamment, ont vilipendé la gestion financière des anciens responsables du pays à la suite d’une « exagération » de l’utilisation des fonds spéciaux au cours de l’exercice budgétaire 2001.

Bénéficiant auparavant de la clémence de la presse locale, grâce à une opération de communication cependant controversée, le Secrétaire national du parti AREMA, Pierrot Rajaonarivelo, voit aujourd’hui sa cote baisser d’un cran. D’où la vigoureuse réaction du comité directeur de son parti, une réaction compréhensible à l’approche des législatives anticipées, sauf qu’elle a visiblement contribué à réveiller chez la population, à l’image des opinions émises sur les radios privées, une certaine appréhension à l’endroit des collaborateurs de Didier Ratsiraka.