mardi , 30 avril 2024
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Une armée unie, sous un seul commandement et ne reconnaissant que Andry Rajoelina comme chef suprême, les généraux Ndriarijaona et Razafindrakoto mettent en garde contre toute initiative de division. Les gardes du corps du co-président de la transition Fetison Andrianirina sont rappelés.

Armées : les deux commandants défendent une unité fragile

« Nous confirmons que les forces de l’ordre sont unies sous un seul commandement, celui du Général de brigade André Ndriarijaona, chef de l’Etat-major de l’armée et celui du Général de brigade Bruno Razafindrakoto, commandant de la gendarmerie nationale ». Les deux commandants des armées sont sortis de leur réserve pour rectifier le tir après les déclarations des « héros » de la prise du pouvoir de mars 2009 et de l’autre héros qui a défendu le vieux politicien Manandafy Rakotonirina de la foudre des premiers.

Les sanctions annoncées par le ministre de la Défense à l’encontre des lieutenants colonels René Lylson, Charles Andrianasoavina et d’autres « jeunes officiers » de la sécurité présidentielle ont été confirmées sans que leur nature ne soient révélée. Un officier pro-Ravalomanana, le premier à être sanctionné avait écopé d’une interdiction d’accès à un camp militaire. Bien que les deux anciens mutins puis chefs d’escadron du CNME, la cellule qui a fait office de police politique pour chasser les partisans du président Ravalomanana sont à la tête d’une force spéciale, ils travaillent plus dans un bureau que dans une caserne.

Le commandant Roger Luc est aussi sanctionné. Il a répondu aux déclarations des officiers de la présidence qui faisaient pression sur les politiciens pour laisser les ministères de souveraineté à Andry Rajoelina. Coups de gueule ou bruits de bottes ? Les deux commandants des armées veulent remettre de l’ordre dans les rangs. « Il n’y a qu’un chef suprême des armées et c’est le président Andry Rajoelina », déclarent-ils dans un communiqué, se référant à l’acte additionnel de la charte de la transition malgache signé à Addis Abeba, confirmant celui qui a pris le pouvoir avec l’aide d’une faction de l’armée comme étant le chef de l’Etat.

Les deux commandants des armées justifient aujourd’hui leur implication dans le renversement du président élu : « l’armée devait redevenir un protecteur de la vie du peuple et non pas un moyen de répression ». Les Généraux Ndriarijaona et Razafindrakoto déplorent que « les forces de l’ordre ne peuvent pas accomplir leur mission auprès du peuple, la plupart étant retenues dans les grandes ville à assurer l’ordre public ». Ils expliquent ainsi l’impuissance de l’Etat face à la recrudescence des actes de banditisme dans les zones rurales.

Les deux chefs des armées veulent aussi désarmer les nouveaux co-dirigeants en s’attaquant aux gardes de corps de ces derniers. Les nouveaux responsables étatiques sont informés du fait que seuls des militaires autorisés peuvent assurer les missions de protection rapprochée. Le bataillon de sécurité de la primature fournit des gardes de corps aux ministres. La direction de sécurité présidentielle est censée assurer la protection des co-présidents. Vu l’implication des militaires dans les conflits politiques, cette mesure n’est pas évidente dans un contexte de crise… de confiance.

En tout cas, le général Ndriarijaona et son compère Razafindrakoto ont donné l’ordre aux militaires assurant une « autre fonction » à revenir dans son camp d’origine et remettre les armes. Pas de régularisation donc, s’il y avait un non respect des réglementations en vigueur. Malgré un message d’unité, la psychose de la division de l’armée reste vive. Ces gardes de corps seraient susceptibles de déserter en emmenant leurs armes avec eux, ce qui constitue un danger pour l’armée. Le problème est que les deux commandants des armées ont aussi pris part à la mutinerie et au coup de force qui a permis à Andry Rajoelina d’accéder au pouvoir.