dimanche , 12 mai 2024
enfrit
Le président de la République a finalement annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale à compter du 16 octobre.

Assemblée nationale : une semaine à vivre

Le nouveau pouvoir n’est pas du tout avare de surprise. Le président de la République, Marc Ravalomanana, actuellement en tournée dans la région Sud-Est de Madagascar, une région qui a massivement voté pour lui à l’élection de décembre 2001, a annoncé, à compter du 16 octobre prochain, la dissolution de l’actuelle Assemblée nationale. La Chambre basse n’a plus qu’une semaine devant elle pour vivre, alors qu’elle vient d’être déboutée par la Haute Cour Constitutionnelle en adoptant la loi organique sur l’organisation des législatives anticipées, une loi portant des dispositions jugées anticonstitutionnelles. La date de ces nouvelles élections n’a pas pour autant été communiquée par le président Ravalomanana. Si l’Assemblée est dissoute, c’est que les élections vont cependant avoir lieu très bientôt. C’est à dire avant la fin de l’année 2002.

Légiférer par voie d’ordonnance

C’est dans la ville portuaire de Manakara que Ravalomanana, au cours de son allocution solennelle, a annoncé la dissolution prochaine de l’Assemblée nationale. Conséquences possibles de cette dissolution : la loi de finances 2003 qui devrait être examinée par les députés, au cours de l’actuelle session ordinaire de l’Assemblée nationale, pourrait être légiférée par le président de la République par voie d’ordonnance. Permettant ainsi, comme les partenaires financiers de la Grande Ile le souhaitent, au nouveau gouvernement de l’appliquer dès janvier 2003. La loi organique sur les législatives anticipées pourrait également connaître le même sort. Ce qui permettra de brûler bien des étapes. « Développement rapide » oblige. Et lenteur administrative étant.

Reprenant son bâton de pèlerin, le président malgache effectue un périple dans les villes du Sud-Est qui attendent beaucoup de lui. Comme en témoigne un Antaisaka (une des tribus de la région) travaillant à Antananarivo, la capitale, depuis plusieurs années, qui estime que sa région est sinistrée et qu’il attend beaucoup du nouveau président pour la sortir du marasme économique. La majorité de la population y travaille dans l’agriculture et l’élevage. Et l’élite de la région attend un début d’industrialisation pour promouvoir l’emploi. Car, c’est généralement pour en trouver un que la population du Sud-Est quitte leur région d’origine, en attendant que le « développement rapide » frappe à leur porte.