mardi , 30 avril 2024
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Opinion publique, revendications populaires, majorité fictive… à quel peuple la société civile fait-elle référence quand elle est engagée politiquement. Blanche Nirina Richard, présidente du Comité préparatif des conférences nationales demande à la HAT de faire respecter les aspirations du peuple.

Blanche Nirina Richard : les conférences régionales plus fortes que Maputo ?

Parachutée aux avant-postes assumant la représentation de la société civile, Blanche Nirina Richard fait partie des anti-Maputo. Elle dénonce la remise en cause des résolutions prises par les consultations populaires confiées officiellement par le régime de transition à la société civile. Elle évoque le désarroi de la population, évoquant l’incompréhension des textes des accords, et demande le report de Maputo II.

Madame Richard, ancienne proche collaboratrice de Didier Ratsiraka, a été à la tête de l’organisation des assises nationales et des conférences nationales « unilatérales » de la mouvance Rajoelina. Elle affirme toujours le contraire, estimant que toutes les forces vives de la nation ont été représentées.

Les assises ou conférences nationales devaient être une opération visant à donner une légitimité populaire aux manifestations de rue qui ont conduit à la chute du président élu. L’équipe de Blanche Nirina Richard demande à la HAT de faire respecter les résolutions des conférences régionales. Dans le cas contraire, cela revient à « trahir le peuple », dit le comité d’organisation.

La troisième demande de Blanche Nirina Richard est un peu par dépit. Il s’agit du report de la conférence nationale prévue se dérouler à partir du 24 août 2009. Les travaux d’organisation ont été suspendus depuis les négociations entre les quatre mouvances à Maputo. Cette sollicitation auprès de la HAT est un message indirect adressé à Andry Rajoelina. Déjà, avec Maputo I, de nombreux acquis auraient été perdus.

La conférence nationale devait être la voie royale tracée pour Andry Rajoelina afin qu’il devienne un chef d’Etat « légal » et « légitime », d’une part, un futur candidat à la magistrature suprême, d’autre part. Pour l’équipe de Blanche Nirina Richard, la mission officielle concerne la mise en place d’une quatrième République en se basant sur l’opinion du peuple.

Difficile de proposer une synthèse des opinions des milliers de participants aux conférences régionales. A preuve, les résolutions ont été contestées. Cette forme de concertation populaire airait pu éviter d’aller à Maputo si elle avait été inclusive et consensuelle. Résultat, on a des accords politiques établis en haut lieu et qui contrastent avec les consultations nationales de la mouvance Rajoelina.

Très en verve quand il s’agit de dénoncer les accords de Maputo, Blanche Nirina Richard peut-elle parler au nom du peuple. La mobilisation des militants de la rue, n’appartenant pas à un parti politique, est à craindre. Le respect des résolutions des conférences régionales est un prétexte plus que valable pour les lésés par les accords de Maputo.