samedi , 27 avril 2024
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En conflit avec les compagnies pétrolières à propos des prix à la pompe des carburants, le chef de la HAT a fait une visite d’affaires au Qatar pour trouver une alternative. Pas encore de révélation sur les futurs contrats mais Andry Rajoelina ne cache pas sa volonté de faire jouer la concurrence pour faire plier les distributeurs qui s’entendent plutôt bien entre eux. Le dossier risque d’être compliqué sur le plan juridique pour les autorités.

Carburants : Andry Rajoelina à la recherche d’une solution au Qatar

Pour le moment, les prix des carburants sont totalement maîtrisés par la HAT en raison de la disposition légale qu’elle a prise. En attendant que la mesure d’exception permise par la loi sur la concurrence ne soit périmée, Andry Rajoelina est passé à l’attaque pour trouver une autre solution. Il a été au Qatar pour trouver des fournisseurs capables de rivaliser avec les compagnies pétrolières présentes à Madagascar. « On a un problème en matière de carburant, on a cherché des solutions pour faire baisser les prix des carburants », a-t-il déclaré.  

La HAT essaie-t-elle de prévenir tout problème d’approvisionnement si jamais les opérateurs locaux engageaient le bras de fer et refusaient d’appliquer des tarifs politiquement corrects pour le régime en place. Andry Rajoelina avait révélé que les pétroliers avaient demandé une augmentation de 300 ariary par litre. Au final, ils en ont obtenu 50 ariary.  

« L’Etat n’a pas fait preuve de faiblesse, au contraire, devait préciser le chef de l’autorité. On ne va pas faire ce que les opérateurs pétroliers veulent. C’est l’Etat qui a fixé cette hausse de 50 ariary ». Il souligne que la HAT n’a rien concédé du tout.

Selon Andry Rajoelina, les compagnies pétrolières étrangères « n’ont pas accepté de nous donner leur structure de prix ». Ce qui ne l’empêche pas de dénoncer certains éléments comme une évaporation annoncée de 3% alors que dans les pays de Moyen-Orient où il y a de forte chaleur, elle n’est que de 1%. Les distributeurs appliquent une marge énorme de 15% alors que, selon toujours le chef de la HAT, « ils achètent et ils revendent, donc la marge doit se situer entre 5 et 8% ». 

Andry Rajoelina promet une structure au niveau du ministère du commerce pour contrôler les prix.  « C’est le profit que l’Etat va limiter. On leur a déjà donné un taux préférentiel de devises, cela vaut 240 milliards ariary ».

Les pétroliers n’ont pas encore répondu directement mais quelques commentaires ont déjà illustré leur mécontentement. L’Etat n’aurait pas à intervenir dans la gestion commerciale d’un produit qui ne lui appartient pas. Andry Rajoelina émet alors un grand regret : « la privatisation de la logistique pétrolière a été une grave erreur ».

Pour désamorcer une crise généralisée, la HAT prépare un moyen d’appliquer des prix à deux vitesses. Les transporteurs seront remboursés sur le montant de la hausse. Une telle subvention va-t-elle intervenir tout de suite au prix du gas-oil actuel ou va-t-elle attendre l’instauration par les opérateurs pétroliers de leur vérité de prix vers le mois d’août 2011 ? La HAT a gagné du temps par la loi et pourrait être tentée de la modifier pour ne pas perdre la face après.