lundi , 13 mai 2024
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Quelques jours d?absence du président malgache ont été mis à profit par ses détracteurs pour vilipender le régime. Et l?opinion publique attend la réaction de Marc Ravalomanana.

Conjonctures politiques : des réactions attendues de la part du président

Sur fond de campagne de dénigrement contre le régime, au plan politique, le syndicat des industries, dans le milieu des affaires, a pesté contre le projet de loi de finances pour 2004, alors que le chef de l?Etat a effectué une tournée à Vienne, en Autriche. Parallèlement, la tension serait montée d?un cran dans certaines villes de province où les candidats de l?opposition sont provisoirement donnés vainqueurs des élections communales. Sans que l?on puisse toutefois affirmer avec aplomb si la population, elle, est réellement mécontente comme annoncée par les adversaires du parti présidentiel TIM.


Industriels en colère


Des dossiers brûlants attendent donc le président Ravalomanana. Les industriels ont récemment publié un communiqué au vitriol qui, à la suite de l?adoption par l?Assemblée nationale du projet de loi de finances pour 2004, critique vertement les décisions gouvernementales. Se sentant lésés par rapport aux faveurs accordées aux importateurs, les industriels sont montés au créneau. Le projet de loi de finances est en effet considéré comme étant une réelle « menace » pour l?industrie locale. La baisse quasi-généralisée du taux des droits de douanes et de celui de la taxe d?importation sur un millier d?articles est très mal vue par les industriels malgaches.


Madagascar pays pilote


Paradoxalement, au cours de son déplacement à Vienne, le chef de l?Etat a conclu un accord avec l?organisation des Nations Unies pour le développement des industries (ONUDI), afin de prendre Madagascar comme « pays pilote » en matière de développement des industries. Le programme établi entre les deux parties comprend ainsi une assistance à des filières industrielles en constante évolution.


En attendant un débat


Au plan politique en outre, jamais, depuis fin 2002, le nouveau régime n?a été autant mis à mal par ses adversaires. Les anciens alliés de Ravalomanana, durant la crise, et l?opposition radicale, issue de l?ancien régime, tirent à boulets rouge sur le gouvernement. Et l?on attend un vrai débat politique, afin de dissiper les doutes. Les opposants ne cessent en effet de parler de dérives autoritaires alors que le gouvernement brandit la nécessité, pour tous, de se conformer aux exigences d?un véritable Etat de droit.