jeudi , 2 mai 2024
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Le président déchu Marc Ravalomanana ne cautionne pas le consensus arraché à Antananarivo par le Groupe international de contact. Par principe, il refuse de voir le « putschiste » Andry Rajoelina à la tête de la transition supposée neutre.

Consensus au Carlton : Marc Ravalomanana rejette « par principe »

Marc Ravalomanana multiplie les interventions dans les médias et par téléphone au Magro. Le message est le même : « les putschistes ne devraient pas diriger un pays ». Il insiste sur le caractère neutre de la transition selon la charte de Maputo. « Il n’est pas bien que je participe à la gestion de la transition mais la mouvance, elle peut le faire », rappelle-t-il.

Le président déchu s’oppose donc au consensus trouvé au Carlton. « Nous ne l’acceptons pas, par principe, cela ne veut pas dire que j’ai l’ambition de ravir le poste de président de la transition, je respecte la neutralité », s’est-il justifié. Marc Ravalomanana affiche sa détermination d’empêcher Andry Rajoelina de légaliser le putsch du 17 mars dernier.

Celui qui est en exil forcé en Afrique du sud rassure ses partisans qui sont déçus par la reconnaissance du TGV à la tête de la transition. « Cet accord n’est pas encore signé », tempère Marc Ravalomanana. Il n’entend pas céder sur le fait qu’il y a bel et bien eu un coup d’Etat à Madagascar. « Un accord sans signature ne vaut rien », insiste-il.

Interrogé s’il voulait être présent à Madagascar pour cette énième négociation, Marc Ravalomanana d’affirmer que oui. « Si j’avais été là, j’aurai quitté la salle », affirme-t-il pour montrer sa désapprobation du consensus sur le maintien de Andry Rajoelina à la tête de la transition. « Je respecte ce qui a été déjà accompli », dit-il, laissant entendre que l’accord de Carlton n’est pas encore fait.
Selon Marc Ravalomanana, l’essentiel est avant tout le respect de tout ce qui a été convenu dans les accords de Maputo. « Il y a toujours des gens que l’on met en prison, qui font l’objet d’une arrestation, que l’on empêche d’exprimer leurs idées », a-t-il déploré. Il suggère que les différentes parties analysent les raisons de l’échec de Maputo II.

Le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana confirme l’existence d’un consensus mais qui n’est pas mis en pratique. Certains points de discorde demeurent. « Ce n’est pas encore appliquée car c’est un même package », explique-t-il.

La mouvance Ravalomanana a en effet accepté le consensus sur la désignation du Pr Eugène Mangalaza à la tête du gouvernement de la transition. Elle ne s’opposera pas au maintien de Andry Rajoelina en tant que président de la transition si celui-ci renonce à se présenter aux élections présidentielles. « Les deux chefs de l’exécutif ne devrait pas être candidats », renchérit Fetison Andrianirina.

« Il y a eu un changement et une prise de pouvoir par la rue, on doit prendre des mesures particulières pour éviter cela », explique Fetison Andrianirina. L’une des décisions à prendre serait de faire à ce que la période de transition ne soit pas un pont d’or pour le putschiste pour accéder à la présidence de la République. La requête est pertinente vu la situation dans quelques pays africains en cette période.