samedi , 4 mai 2024
enfrit
Dialogue de sourd? D'un côté, l'opposition radicale et les anciens soutien de Marc Ravalomanana qui se manifestent pour exiger une conférence nationale politique. D'un autre, les tenants du pouvoir, à pied d'½uvre pour tenir une concertation nationale économique avant la fin de ce mois. Une véritable course contre la montre s'est engagée.

Course contre la montre

La presse nationale continue à analyser les récentes manifestations violentes du week-end et du début de la semaine. Pour l’instant, seules les questions affluent. Les réponses se font attendre. « Faut-il voir ou faire un lien entre ces foyers de contestation épars et la récente condamnation de l?ancien homme fort du parti ratsirakiste [l’ancien vice-premier ministre Pierrot Rajaonarivelo condamné à 5 ans de prisons] à une peine de prison ferme ? », se demande L’Express de Madagascar pour tout de suite après poser une nouvelle interrogation: « Faut-il attribuer au MFM, qui est dans le « nouveau » KMMR sans y être vraiment, que l?on sait maître en agitation sociale, cette contestation estudiantine spontanée, sur le campus universitaire d?Antananarivo ? De quoi se nourrit et s?auto-alimente cette grogne politique, que l?on a du mal à qualifier d?opposition tant elle semble, pour le moment, disparate et incohérente ?? ». Le quotidien tente de donner une réponse à cette série de question en avançant que « quand la stabilité est trop grande, trop assurée à l?Assemblée nationale, au Sénat et dans les diverses institutions, il faut bien que les différences, même excessives, s?expriment ailleurs ».



« Pourquoi ce silence? Le régime donne l’impression de ne pas avoir de défenseur? Indifférence ou expectative? », s’interroge à son tour Midi Madagasikara qui essaie de traduire l’incompréhension de la population face au « mutisme » du régime et des partis au pouvoir. Ce quotidien laisse entendre que les priorités données au renforcement du partenariat pour le développement ne devrait pas faire oublier la gestion des tensions politiques latentes. Midi pense que « ce ne sont pas les manifestations qui tournent à la répression violente comme ce qui vient de se passer à Tuléar pendant le week-end dernier, ou encore, les actes de violence estudiantine contre l’assainissement dans les cités universitaires d’hier [lundi 17 mars] qui démentiront l’existence d’un malaise. En attendant, c’est l’image du pays qui a souffert du jeu politique. Un jeu que ce silence du gouvernement et des partis au pouvoir n’explique pas ».



Egalement critique, Madagascar Tribune n’épargne pas « l’actuel régime [qui] se prend un malin plaisir à se créer des problèmes sans pour autant disposer des solutions pour les résoudre ». Tribune avance qu’ « on se contente surtout de jouer les pompiers. Ce qui ne facilite pas à un président esseulé, la conduite des affaires nationales ». Le président est-il isolé comme certains observateurs avancent?



Devant cette cacophonie, où en est-on avec le programme économique du gouvernement? Madagascar Tribune pense que « sans optimisme béat, le président Ravalomanana et le peuple qui l’a élu continuent de croire au développement rapide ». « Apparemment, dans l’ensemble on y croit et on s’attèle quelque part et sur tous les fronts à convaincre les partenaires et les populations de sa bonne foi », conclut-il.