dimanche , 28 avril 2024
enfrit
Alors que le gouvernement s'apprête à une offensive militaire, la société civile et politique malgache manifeste de plus en plus de réticence à l'endroit de Dakar II.

Dakar II suscite la réticence

 » C’est le temps des actions, il n’est plus nécessaire de penser à un Dakar II « , c’est avec un ton déterminé que Voninahitsy Eugène, homme politique du camp du président élu Marc Ravalomanana s’est exprimé ainsi pour s’opposer à la nouvelle rencontre entre le nouveau président malgache et le sortant Didier Ratsiraka. Société civile et politique, sans parler des simples citoyens, s’accorde actuellement pour décrier l’inutilité de Dakar II, malgré l’effort déployé par la communauté internationale, sur le territoire malgache comme à l’étranger.

Cette fois, le gouvernement malgache et Marc Ravalomanana lui-même semblent disposés à écouter la voix de la rue, c’est à dire celle de la population : elle a dit NON, sans ambiguïté, à Dakar II. Au risque de susciter le mécontentement de ses partenaires étrangers, les nouveaux dirigeants ont pris en compte le désir de la majorité des Malgaches d’en finir avec les anciens tenants du pouvoir. Des membres de la société civile, tout comme les hommes politiques, ont haussé le ton en apprenant le projet d’accord de la prochaine rencontre de Dakar. Estimant que l’ancien Chef d’Etat, M. Ratsiraka a perdu l’honneur de figurer parmi les dirigeants de la Grande Ile en dynamitant les ponts, en érigeant les barrages antiéconomiques et en cautionnant la terreur à l’endroit des pro-Ravalomanana, il ne mérite plus de siéger au sein d’un éventuel  » conseil présidentiel « . Au demeurant, la société civile renonce à l’éventualité de voir Ratsiraka et Ravalomanana  » co-présidents  » de la République, comme le projet d’accord le stipulerait.

Une délégation du président Ravalomanana a néanmoins rejoint Dakar, tandis que sur le terrain, les préparatifs en vue d’une offensive militaire vont bon train. Dans le but, apprend-on auprès du ministère de la défense, d’un retour à la normale de la situation avant la fête nationale du 26 juin. Un défi de taille qui nécessite un travail titanesque.

Dans l’autre camp, c’est le sort de l’ancien Premier ministre de Didier Ratsiraka qui préoccupe.  » Tantely Andrianarivo, placé en résidence surveillé, doit être libéré avant la tenue de Dakar II « , prône-t-on dans le camp de l’amiral Ratsiraka. Une manifestation est prévue à Toamasina, le présumé fief du président sortant pour revendiquer la libération de l’ancien chef du gouvernement. Mais en attendant la suite des événements ce fut une perquisition policière qui avait lieu à son domicile.