Début timide de mécanisation de l’agriculture

La détaxation, désormais officialisée pour au moins deux ans, dont bénéficie l’importation de divers matériels et équipements agricoles a, entre autres, permis de relancer le débat sur la mécanisation de l’agriculture. Les paysans malgaches sont restés fidèles au traditionnel « angady », la bêche déjà utilisée par leurs aînés, pour labourer les champs et rizières. Les techniques culturales, dans une moindre mesure, sont également restées les mêmes pour plusieurs régions agricoles.
 
A Marovoay (Ouest), une zone rizicole notoire, l’Exécutif malgache, à titre d’essai, vient d’octroyer aux associations paysannes une moissonneuse batteuse. La suite des événements dépendra du résultat obtenu. La main d’½uvre abondante, dans le secteur agricole, ne devant surtout pas être laissée à l’abandon. Et la tentative de mécanisation du secteur devra ainsi prendre en considération cette situation. Les paysans malgaches, par ailleurs, sont généralement des petits propriétaires terriens. D’où la difficulté. Ces deux facteurs, parmi tant d’autres, avaient en tout cas contribué à l’échec cuisant de la tentative de mécanisation de l’agriculture, à Madagascar, sous la Révolution socialiste des années 1980.

Au cours d’un entretien avec des associations paysannes dans la région de Marovoay, le président malgache, Marc Ravalomanana, n’a pas omis de poser la question à ces cultivateurs. Que vont faire les autres paysans si les tracteurs sont là? Des responsables d’association, notamment dans les zones à forte potentialité agricole, sont cependant persuadés de la nécessité d’un début de mécanisation. Dans la même optique, en effet, le chef de l’Etat a émis un souhait de voir le rendement agricole doublé d’ici un an. Une injonction claire a été donnée au ministre de l’agriculture dans ce sens. Il faudra, en conséquence, prendre les mesures nécessaires. Une opération charrue a été aussitôt lancée.