samedi , 11 mai 2024
enfrit
A travers ses tournées provinciales, le président de la République n'omet, en aucun cas, de faire des promesses quelquefois mirifiques afin, estime-t-on, d'accélérer le processus de sortie de crise.

Des largesses présidentielles pour une sortie de crise

Suppression de la taxe d’importation sur les tissus et les produits de la mercerie essentiellement utilisés comme matière première dans les entreprises franches. Telle a été la dernière promesse présidentielle, annoncée, comme à l’accoutumé en grande pompe, lors de la tournée du président de la République, Marc Ravalomanana, dans la région Nord du pays, vendredi 4 octobre. Le président malgache a, en effet, effectué un périple dans les régions Nord et Est de Madagascar depuis vendredi. La nouvelle mesure qui, selon le président, ne suscite pas la réticence des principaux bailleurs de fonds, permettra de « booster » le secteur industriel, moyennant un nouveau décollage de la filière textile, et consécutivement la dynamisation de la zone franche qui a largement souffert de la récente crise. Histoire de redonner, en même temps, espoir aux plusieurs milliers d’employés des entreprises franches frappés de plein fouet par le chômage technique ou, carrément, la fermeture d’usine à l’issue de la crise politique.

Après la suppression des taxes sur les ciments, les engrais, ainsi que la suspension des participations financières des usagers dans les centres de soin publics, les fameux recouvrements des coûts, voici que la relance de la filière textile est remise sur les rails. Sans doute, affirme-t-on dans les milieux avertis, les décisions présidentielles devront être légiférées. En outre, les bailleurs de fonds qui, afin de permettre à l’administration d’avoir la possibilité d’augmenter ses recettes, refusent systématiquement les mesures d’allègement ou de suppression de taxes seraient, dans le contexte actuel de sortie de crise, plus indulgents. Mais il ne faudrait point, selon des sources concordantes, s’attendre à ce que ces largesses présidentielles soient étendues sur plusieurs années. Certaines de ces mesures, l’objectif étant la reprise socioéconomique, ne seraient valables que pour l’année 2002.

Les promesses présidentielles commencent à inquiéter certains milieux. Notamment au niveau de l’administration. Mais les tournées provinciales du nouveau Chef d’Etat lui permettent cependant d’asseoir son autorité politique. Et, parallèlement, de montrer aux yeux de tous les habitants de la Grande Ile que la crise politique fait désormais partie du passé. Comme le Premier ministre Jacques Sylla l’a exprimé samedi 5 octobre à l’île Sainte Marie (Est), le temps est dorénavant au redressement économique.