samedi , 4 mai 2024
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Andry Rajoelina est sur la défensive face à l’offensive diplomatique de la SADC ! L’organisation régionale qui est l’ambassadeur de la communauté internationale dans la résolution de la crise malgache n’a pas reconnu le référendum du 17 novembre 2010 organisé unilatéralement par la HAT. Le chef de l’autorité pense pourtant disposer d’un nouveau joker pour une 4ème république de fait.

Déstabilisée par la SADC, la HAT défend son référendum

C’est en Conseil de ministres que l’autorité de facto a adoptée une position hostile à la médiation de la SADC dont une mission conduite par le Dr Simao est Antananarivo. Il s’agit de « la position finale de Madagascar, vis – à – vis de la Communauté internationale, notamment de la SADC », qui officialise la volonté de la HAT à aller de l’avant sans passer par une transition démocratique.

« Si la SADC décide d’accompagner le processus électoral malgacho – malgache, dont l’étape cruciale vient d’être marquée par la tenue du Référendum constitutionnel, ses actions et autres suggestions seront favorablement accueillies. Dans le cas contraire, Madagascar va toujours avancer dans sa marche vers la mise en place de la IVème République, étant entendu que la majorité du Peuple malgache a déjà décidé d’une manière démocratique, dans le cadre du récent Référendum constitutionnel, d’aller dans ce sens ».

La majorité en question est définie par l’autorité de fait et ses partisans par le taux de participation augmenté artificiellement à 52,61%. Les 74% obtenus par le Oui qui représentent 37% des électeurs sont relégués au second plan. Andry Rajoelina affirme que la Communauté Internationale et les politiciens nationaux n’ont pas pu dénouer la crise durant 20 mois. « Le 17 novembre dernier, le Peuple malgache a exprimé ses opinions par la voie des urnes, chaque citoyen a montré sa volonté d’avancer pour l’avènement de la 4ème République », la propagande continue pour le chef de l’autorité de fait.

« Il ne reste plus que l’officialisation des résultats du scrutin » a déclaré Andry Rajoelina. La commission électorale de la HAT accélère et publie en un temps record les résultats. Pour officialiser, il faudra attendre la déclaration de la Haute Cour Constitutionnelle. Ce qui pourra se faire bientôt, bien avant le délai maximal de 50 jours. Cette institution épargnée par l’autorité de fait lors du coup d’Etat de 2009 a perdu sa crédibilité mais peut toujours servir pour légaliser des lois ou décisions politiques controversées. Puisque la Constitution n’existe pas, remplacée par une ordonnance personnelle prise par Andry Rajoelina pour réorganiser à sa façon la transition, le contrôle de constitutionnalité par la HCC réserve quelques surprises.

« Si ces émissaires de la SADC sont venus pour semer des troubles, qu’ils restent chez eux ! » a martelé Andry Rajoelina. La mission du Dr Simao n’est pas la bienvenue car « ils ne sont venus pour aider les Malgaches à poursuivre la voie tracée par la majorité de la population ». La volonté de la SADC de relancer les négociations pour mettre en place une transition démocratique vers le retour à l’ordre constitutionnel déstabilise l’autorité de fait qui a besoin d’apaisement. Une élection organisée unilatéralement par les auteurs d’un coup d’Etat ou d’un changement anti-constitutionnel de gouvernement n’est pas reconnue comme une voie démocratique.