jeudi , 2 mai 2024
enfrit
Alors que les forces gouvernementales avancent sur les fronts, le président sortant, M. Ratsiraka, a vraisemblablement quitté définitivement la Grande Ile.

Didier Ratsiraka : l’adieu au trône

A la surprise générale, le président sortant, Didier Ratsiraka, a quitté jeudi soir la Grande Ile à destination de la France, à partir du port de Toamasina (Est), son présumé fief politique. Il s’envolait, en compagnie de quelques membres de sa famille et de quelques proches conseillers, à bord d’un Airbus affrété par les autorités françaises.

 » Je tenterai de trouver une solution à la crise, pour le bien de la nation  » a-t-il soutenu avant son départ.  » Il reviendrait au pays  » souligne son conseiller, José Andrianoelson, tandis que dans le camp du nouveau président, Marc Ravalomanana, l’on soutient que l’ancien Chef d’Etat a quitté définitivement la Grande Ile. Une source proche du président élu affirme que les autorités françaises l’auraient invité à quitter le pays, et qu’une fois sur le territoire français, sa sécurité sera garantie par le gouvernement français, mais que son retour au pays n’est pas pour autant exclu, en cas de besoin. Certains proches collaborateurs de M. Ratsiraka, aux dernières minutes, auraient encore voulu l’en empêcher, mais en vain.

L’Ambassade de France à Madagascar, selon une source diplomatique, aurait délivré ces derniers jours une vingtaine de visas longs séjours pour la France. Ce qui semble corroborer les affirmations du camp Marc Ravalomanana.

Compte à rebours

En tout cas, sur le champ de bataille, l’amiral Ratsiraka perd un peu plus de terrain chaque jour. La prise de la province de Mahajanga (Ouest) est déjà à l’ordre du jour. Le président de la délégation spéciale nommé par Ravalomanana pour remplacer le gouverneur pro-Ratsiraka est sur le point de regagner son poste. Le gouverneur Etienne Razafindehibe, lui, a disparu du microcosme politique.

A Toliary (Sud), le gouverneur Maharante a également quitté le chef-lieu de province, mais a cependant menacé auparavant de se battre jusqu’au bout. Une source militaire affirme que, consécutivement à l’évolution de la situation globale, le compte à rebours a commencé pour les gouverneurs restés fidèles à Didier Ratsiraka. Et que, naturellement, l’amiral Ratsiraka lui-même est poussé vers la petite porte.

L’ancien chef d’Etat a affirmé qu’il se rendrait à Libreville, sans doutes vers le 18 juin, en vue de la réunion du comité central de l’organe de l’OUA. Avant son hypothétique  » retour  » au pays, la province de Toamasina, son présumé fief, risque fort d’être déjà envahie par les forces gouvernementales. Et Didier Ratsiraka, dans sa fin de règne, affirmera que l’on a profité de son absence pour le détrôner.