samedi , 27 avril 2024
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L'annonce par le président Ravalomanana d'un projet de dissolution de l'Assemblée nationale, avant les législatives anticipées, divise les députés.

Dissolution de la Chambre basse : les députés divisés

La déclaration de Marc Ravalomanana, le président de la République de Madagascar, qui projette prochainement de dissoudre l’Assemblée nationale, n’a pas, finalement, fait que des heureux. Dans son propre camp, comme dans celui de l’opposition, la défiance ressurgit, sans pour autant susciter, pour l’heure, la moindre réaction au niveau de la présidence de la République. Déjà, certains de ses alliés de la place du 13 mai, le lieu où se déroulaient les revendications politiques post-électorales, reprochent au TIM, le parti présidentiel, de vouloir mener tout seul son jeu politique.

Le député Jao Jean du parti RPSD, parti allié de Ravalomanana, estime qu’une telle dissolution ne pourra apporter rien de plus, car les législatives anticipées correspondent naturellement à l’arrivée de nouveaux députés élus au sein de l’Assemblée nationale. Il aurait souhaité, ainsi, que le scrutin précède d’éventuelle dissolution de l’actuelle Chambre basse. C’est à peu près l’avis d’un autre député, Rémy Rakotoharinivo, un autre député de la mouvance présidentielle et de quelques députés AREMA, le parti de l’ancien président Didier Ratsiraka. Ces députés avaient, au cours de l’ouverture officielle de ce qui sera sans doute la dernière session ordinaire de l’Assemblée nationale, mardi 24 septembre, l’occasion de s’exprimer ouvertement sur la question. Cela, une journée après l’annonce de Ravalomanana d’une probable dissolution de la Chambre basse.

L’autre reproche formulé par ces députés à l’endroit du TIM est relative à la motivation des députés au cours de l’actuelle session ordinaire. Beaucoup d’entre eux, selon un député proche de Ravalomanana, après être mis au courant de l’intention du président malgache, n’afficheraient point d’enthousiasme à se pencher sur les questions figurant à l’ordre du jour de l’actuelle session parlementaire.

La levée de bouclier n’est cependant généralisée au niveau de l’Assemblée nationale. Le député Ratsirahonana, ancien Premier ministre et proche collaborateur du président Ravalomanana, voit plutôt une logique incontournable dans ce projet de dissolution de l’Assemblée nationale malgache. La division qu’a suscité cette décision présidentielle semble, malgré tout, donner raison au TIM de faire cavalier seul durant les prochaines législatives. Car les alliances, à l’image de cette divergence, peuvent se défaire au gré de la sensibilité des uns et des autres. Un motif valable sans doute pour le parti présidentiel de vouloir, à lui tout seul, engranger la majorité absolue des sièges, au cours de la prochaine législature, au niveau de la Chambre basse, comme son président national l’a, à maintes reprises, souligné. Sans pour autant vouloir fermer la porte pour s’opposer, selon son Secrétaire général, le Premier ministre Jacques Sylla, à d’éventuelles négociations en vue d’alliance au sein de la mouvance présidentielle.