samedi , 27 avril 2024
enfrit
Le montage de dossiers afin de discréditer le dernier président de la République élu n’a pas encore eu les effets escomptés. Marc Ravalomanana a toujours une aura internationale et surtout de fidèles partisans dans le pays. Le complot du sang des patriotes à verser pour arroser la plante de la lutte pour le pouvoir est sur le point de se transformer en procès. Le gouvernement de la HAT peut tirer bénéfice de la condamnation pour « meurtres » de celui qu’ils ont réussi à renverser en 2009.

Dossier 7 février : l’arme politique pour achever le président Ravalomanana ?

La tuerie ou le drame du 07 février 2009 a été prévisible mais n’a pas été évité. L’attaque du palais présidentiel en se servant de la foule de manifestants a été un piège ouvert pour faire tomber le président Ravalomanana en cas de riposte. Ce qui devait arriver arriva. Quatorze mois plus tard, la HAT n’a pas encore obtenue la condamnation de l’ancien chef de l’Etat pour sa responsabilité supposée pour les pertes en vie humaine causées par la garde présidentielle qui défendait le palais et d’autres tireurs embusqués dont l’origine n’est pas toujours définie.

La ministre de la Justice de la HAT monte au créneau et prend l’affaire en main. Christine Razanamahasoa  relance la campagne de diabolisation de l’ancien président qu’elle essaie de présenter comme un voleur, citant l’exemple de l’affaire du terrain d’Andohatapenaka mais aussi d’assassin.  Ces accusations visent directement Marc Ravalomanana dont l’implication est indirecte. La ministre fait-elle de l’excès de zèle en voulant contrôler la procédure et obtenir une condamnation aussi rapide que fatale, du moins décisive. Elle essaie de faire tenir le procès du dossier 07 février avant la fête nationale ou le 26 juin.

Plus surprenant encore, elle tente d’extrader le président en exil pour être jugé à Antananarivo par la Cour criminelle ordinaire. Une entreprise vouée à l’échec rétorquent les défenseurs de Marc Ravalomanana. Les dirigeants de la HAT sont en effet sanctionnés par l’Union Africaine, Madagascar est suspendu de la SADC et il n’y a pas d’accord de coopération judiciaire entre Antananarivo et Pretoria.

Les avocats de Marc Ravalomanana ne croient en la possibilité de tenir ce procès le 23 juin 2010. Même si la ministre arrive à faire pression sur la chambre d’accusation pour avoir gain de cause, la défense a toujours des recours possibles et porter l’affaire en cassation. Ce n’est que du temps gagné vu la détermination de la HAT à condamner politiquement le président en exil. Sauf que le temps est devenu un enjeu dans ce dossier. La HAT a intérêt à obtenir cette ultime condamnation avant les échéances électorales pour que l’affaire soit réglée avant l’avènement d’un nouveau président de la république qui ne sera pas Andry Rajoelina.

Le dossier du 07 février est utilisé pour empêcher le président en exil de bénéficier d’une probable amnistie en cas de réconciliation nationale. Les crimes de sang sont en effet exclus de cette mesure exceptionnelle. La condamnation de Marc Ravalomanana pourrait pousser la communauté internationale à lâcher du lest et surtout légitimer le coup d’Etat militaro-civil de 2009. Le calcul politique n’est pas un secret depuis le conditionnement des manifestants de la place du 13 mai à venir prendre le palais présidentiel.

Marc Ravalomanana est cité en numéro 2 dans l’accusation sur cette affaire. Le président en exil a demandé une enquête internationale et indépendante pour définir les responsabilités dans ce triste événement. A part la responsabilité des « assaillants » et de leurs meneurs ou commanditaire, l’identité des tireurs placés dans les bâtiments en hauteur reste à définir. C’était de ces positions que les tirs avaient fait le plus de victime et non pas du palais d’Ambohitsorohitra.

Une foule manipulée par des politiciens peut-elle attaquer un palais présidentiel, la riposte est-elle légitime… le débat est ouvert. En 1991, la marche d’Iavoloha a été réprimée en route par la garde présidentielle mais Didier Ratsiraka n’a pas été condamné.  Le 07 février 2009, les tirs ont commencé quand les manifestants conduits par le chef d’un gouvernement insurrectionnel se ruaient vers le portail, à seulement quelques mètres.