lundi , 13 mai 2024
enfrit
Si les candidatures aux élections municipales, malgré l?enjeu, n?ont pu susciter l?intérêt du public au niveau des communes rurales, quelques grandes villes constituent cependant d?importants champs de bataille politique dans le cadre des élections de novembre.

Elections communales : l?opposition refait surface dans les grandes villes

S?agissant plus particulièrement de la capitale, les jeux sont faits. Aucun candidat présumé de l?opposition n?est visiblement en mesure de damer le pion au parti présidentiel TIM qui, naturellement, présentera comme candidat à la course à la mairie Patrick Ramiaramanana, assurant déjà depuis plus d?un an la fonction de Maire en tant que président de la délégation spéciale (PDS). Il reste en effet à M. Ramiaramanana, un proche du chef de l?Etat, à officialiser sa candidature. Le principal allié du TIM, le parti AVI de l?ancien Premier ministre Ratsirahonana, ne serait d?ailleurs pas enclin à présenter un candidat à la mairie d?Antananarivo, la capitale. Des opposants au nouveau régime ne cachent cependant pas leur ambition de participer à la compétition.


Toutes les grandes villes, malgré la position de force du parti présidentiel, ne sont, tant s?en faut, acquises à la cause du président de la République. A Toliary (Sud), un « déçu » du nouveau régime, Thierry Raveloson, ancien chef de province, pourrait rendre difficile l?accès du TIM à la mairie. Même scénario pour la ville de Fianarantsoa (centre-Sud) où un autre ancien chef de province, Pety Rakotoniaina, également « déçu » du nouveau régime, entend participer à la course à la mairie alors que le parti présidentiel ne compte guère se laisser intimidé. La compétition est donc ouverte.


Une autre ville de province, Toamasina (Est), risque, toutes proportions gardées, de connaître les mêmes effervescences. Le maire sortant, Roland Ratsiraka – neveu de l?ancien président malgache, Didier Ratsiraka ? bien que frappé d?une suspension administrative, en fin de mandat, s?est porté candidat à la course à la mairie de cette ville portuaire où, il est vrai, des nostalgiques de l?ancien régime continuent à opérer dans l?ombre. Le neveu de l?amiral Ratsiraka ne manquera pas, par conséquent, de supporters dans ses intentions de reconquérir le poste qu?il a dû abandonner à la suite d?une décision administrative, pour mauvaise gestion.


A un moment où la déconcentration du pouvoir semble connaître une nouvelle ampleur, la course à la mairie présente un enjeu capital. Surtout que le chef de l?Etat lui-même, Marc Ravalomanana, a récemment annoncé un pouvoir accru des Maires, afin de concrétiser ses ambitions de développement socio-économique. Les sept grandes villes de Madagascar, on le sait, préparent, en outre, de nouveaux plans directeurs d?urbanisme. Face en effet à une dégradation inexorable des infrastructures urbaines, les élections communales, plus spécifiquement au niveau des grandes villes du pays, ne peuvent qu?arborer une importance cruciale.